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Devoir de Mémoire


J’avais dit, « Je n’oublierai jamais », en pleurant à gros bouillon… C’était sans compter sur la résilience, l’oeuvre du temps, la vie qui veut vivre. Tout est bien là, gravé dans les sillons de mon cerveau, mais de plus en plus lointain, de plus en plus épars, sans gravité. Le souvenir me visite parfois mais la brûlure intime a disparu, remplacée par une vague nostalgie agaçante, dont j’ai un peu honte. 
J’avais dit « Je n’oublierai jamais », en pleurant à torrent… mais voilà, tel un dessin à la craie sur le trottoir après le passage de l’averse, je ne perçois qu’une silhouette de toi, vague, éthérée, sans consistence.
C’était pourtant un incroyable chagrin d’amour, de ceux qui mènent à faire les pires excès, à se détruire plus ou moins rapidement, l’un de ceux que l’on oublie jamais. 
Plutôt qu’un devoir de mémoire, je te devais un devoir d’oubli.









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