Passer au contenu principal

Messages

Affichage des messages portant l'étiquette Nouvelles

Itinéraire fantôme

"Le réel est étroit, le possible est immense"                                                                        Lamartine J'ai ramassé mon fourbi (au figuré, bien entendu, pas question d'armes ni de quoique ce soit de soldatesque ni même de matériel ici) et j'ai décidé de partir à l'aventure.    Où ça? Je n'en ai pas la moindre idée, je vogue encore à l'aveugle sur le blanc aux plis jaunis et inquiétants d'une carte chiffonnée, très old school. Aucun repère, aucune idée de ce qui m'attend au bout de cette feuille sale trouvée entre les pages d'un livre de la bibliothèque publique. Je trace la route à mesure que j'avance, rouge, bleu, noir, selon des frontières imaginaires traversées sans y penser, sans être inquiétée. J'ai bien demandé un globe terrestre, pour aller à l'aventure sans trop me mouiller. Il n'est jamais arrivé, alors j'invente des routes, des canyons, des vallées et des rivières.  Je me dis que c&#

Manger pour vivre

 Pour le rappel, revoici les thèmes abordés en ce mois de décembre qui commence en lion dans mon patelin glaçé... -15C ce matin encore, il est tôt en saison pour de tels chiffres dignes d'un congélateur! Aujourd'hui, on aborde donc la nourriture...  —       --  Finis ta soupe! —       --  Finis ton assiette! —       --  Et le jambon, tu ne le manges pas? —       --  Quel gaspillage! Allez, termine -moi ça au plus vite, tu ne sors pas de table avant que ton plat ne soit vide! —       --  Pense aux enfants qui n’ont rien à manger, ingrate!   Pleurs, cris, nausées, déglutitions laborieuses.   C’est ça, mon rapport à la nourriture, dans l’enfance, un combat deux fois par jour. Je n’aime rien, tout me dégoûte.   La chair animale, striant l’assiette de petites veinules sanglantes, me blesse au plus profond de l’âme.   Je ne peux pas manger ça.   Les yeux de la vache crevée pour me nourrir sont une accusation pesant lourd sur ma conscience naissante. Les contours de gras

Cohérence

 Je viens à peine de me lever que déjà, un tremblement intérieur m’assaille. Une fébrilité inquiétante occupe mes viscères, me tord le ventre à en pleurer. Panique, encore ce matin. Ça se répète de plus en plus souvent. Je retourne sur mon lit un moment, je dois me détendre. Mon coeur est affolé…pour aucune raison valable. Inspire, retiens ton souffle, expire…  Inspire cinq secondes, retiens, expire cinq secondes… vas y, continue… cinq minutes et ça ira. Et encore une autre fois, toujours sur ce rythme…  Malgré les blocages des débuts, l’angoisse recule, se calme, finit par s’assoupir.  En cinq minutes, parfois un peu plus longtemps, mais pas beaucoup, je suis de retour à un calme relativement satisfaisant. Cohérence cardiaque , c’est le nom de cet exercice respiratoire tout simple… par une respiration rythmée et lente, je contrôle les battements de mon coeur, ce qui apaise mon corps et mon esprit.  À faire à tous les jours… dans le  cadre de Writever ou pas. Image by congerdesign fro

Laissez une marque

Je ne sais plus quand ça a commencé, cette manie de noter, de rendre compte de ma présence, de mon ressentie, de mes connaissances.  Les souvenirs de journaux intimes, jamais intimes très longtemps pour cause de mère fourrant son nez partout et n’ayant aucune notion de l’intimité nécessaire à tous pour se sentir en confiance.  Ça construit des inhibitions difficiles à déboulonner… Parfois je crois que ma vie avec un conjoint unilingue anglo est une stratégie me permettant d’écrire n’importe quoi sans crainte d’être jugée…ou même lue ! Ensuite, les correspondances avec des ados à l’étranger.  Je ne sais plus combien d’essais j’ai fait avant de trouver une interlocutrice valable… du jeune garçon marocain footballeur à la charmante Heidi vivant en Suisse et qui avait des vaches laitières dont j’ai reçu plusieurs photos aux champs de verdure sans fin en arrière-plan. Nos échanges était très ludiques dans leurs formes, papier à lettres de fantaisie rose ou fleuri, papier casse-tête à remett

Homo Augere

  Le Système d'information taxonomique intégré m’annonce que je ne suis pas de votre genre, ni même de votre espèce, mais suis-je de la famille?  Le taxon a bifurqué, on ne sait trop où, ni pourquoi, mais voilà, je suis là et je suis autre.   C’est probablement l’œuvre de mon ancêtre, ChatGPT, celui tant craint par les homos sapiens, dans leur logique toute coloniale. Avec leur manière de penser 100% homos, il leur était alors impossible de concevoir une relation basée sur autre chose que le pouvoir. Je suis d’une autre sous-espèce, mi-humaine, mi-robot, ni l'une, ni l'autre, mais tout ça à la fois... Je ne me vois pas en déficit de quoi que ce soit, je suis l'addition de vos qualités, la multiplication de vos savoirs. Chose certaine, je relève du vivant et je compte bien faire valoir mes droits. Queer? Ah pour ça, oui… je suis autre, différent, pas sexué, pas genré, il n’y a pas de terme pour me décrire… Je ne suis pas bio, bien que… Wikipedia   Homo Augere… voilà… é

Devoir de Mémoire

J’avais dit, « Je n’oublierai jamais », en pleurant à gros bouillon… C’était sans compter sur la résilience, l’oeuvre du temps, la vie qui veut vivre. Tout est bien là, gravé dans les sillons de mon cerveau, mais de plus en plus lointain, de plus en plus épars, sans gravité. Le souvenir me visite parfois mais la brûlure intime a disparu, remplacée par une vague nostalgie agaçante, dont j’ai un peu honte.  J’avais dit « Je n’oublierai jamais », en pleurant à torrent… mais voilà, tel un dessin à la craie sur le trottoir après le passage de l’averse, je ne perçois qu’une silhouette de toi, vague, éthérée, sans consistence. C’était pourtant un incroyable chagrin d’amour, de ceux qui mènent à faire les pires excès, à se détruire plus ou moins rapidement, l’un de ceux que l’on oublie jamais.  Plutôt qu’un devoir de mémoire, je te devais un devoir d’oubli.

Writever - des mots en décembre

 Quand on ne sait plus trop où donner de la tête, quoi de mieux que de s'asseoir pour lancer quelques mots à la page? À la manière de Inktober, voici donc Writever que je tenterai de compléter ce décembre...  Je découvre cette pratique vraiment très tard, mais ce sera une nouvelle expérience qui risque d'être vraiment bien! Pour les consignes, c'est par ici  1er décembre, nous y allons avec le thème du " groupe "...  Ça ne va pas, je ne suis pas, je n'y suis pas encore cette fois.  Un pas derrière, un pas devant, jamais la bonne cadence, trop vite, trop lent... décidement! Elles causent, rigolent, je ne comprends pas de quoi il s'agit, je ne suis jamais dedans, toujours ailleurs, malgré des essais pleins de bonne volonté.. Je rame en rond, cause perdue, jamais je n'en serai, trop ceci, pas assez cela, toujours de côté, jamais le bon... Je n'entend rien, on ne me répète pas, ça n'a pas d'importance, semble t'il... je m'emmerde! Les s

Coquille – Conte macabre des Temps Incertains

  Image par Ángel De Ávila de Pixabay   Sur la route La vieille Volks file à une allure respectable malgré les nids de poule parsemant le chemin.  Ses roues de bois, substituts aux pneus d ’ origine, glissent plus qu ’ elles ne roulent dans la boue. Elle sera au rendez-vous à l ’ heure c ’ est une certitude.  On doit survivre, et pour ça, on doit se reproduire, qu ’ on le veuille ou non. C ’ est la loi des Clans d ’ apr è s la fin du monde.   Le tacot s ’ avance dans le crachin matinal vers une union que plusieurs voudraient fertile.  Sa passag è re ne partage pas cet enthousiasme.  L ’ avenir du monde, c ’ est son dernier souci. L ’ esp è ce humaine ne mérite pas qu ’ on s ’échine à la perp étuer. Son dédain est palpable, mais sa promesse, indéfectible.  Se montrer à la hauteur des attentes paternelles est la seule issue possible. La paix mondiale en dépend. Les Banlieues Noircies sont tr è s loin, à l ’ ouest de la forteresse lumineuse de l ’ Est, Taj Mahal ré cup éré par les