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Homme à tout faire, même le pire

Il s’habille lentement, en suivant un ordre précis, toujours le même. 

Le caleçon, les bas, la chemise puis le pantalon qui en recevra les pans bien serrés à sa taille. Aujourd’hui, il visite un milieu d’affaires, ce sera donc une ceinture de cuir italien, les chaussures assorties, une montre Stowa, chic mais discrète, une cravate, bien entendu, le tout recouvert d’un paletot de laine légère d’un gris souris classique bordé d’une écharpe prune des plus élégantes. Il doit se fondre dans le décor, être la silhouette qui déjà disparait au coin de la rue, celui que personne ne remarque jamais.  Il doit se rendre invisible. Il a donc appris très vite l’art du costume, selon les lieux où son métier l’appelle. On ne remarque pas un platrier sur un chantier de construction, ni un avocat dans une tour à bureau, encore moins un infirmier dans un hôpital.

Aujourd’hui, il doit rencontrer le CEO d’une grosse boîte du centre-ville, 24e étage d’une tour entièrement vitrée. Pourquoi lui? Il l’ignore et ne veut pas le savoir. Il recevra 20,000$USD une fois sa tâche accomplie, c’est tout ce qui l’intéresse. 

Il est prêt, le Colt 45 pèse un peu sur ses côtes, mais il est précis, fiable, à peine visible. Sicaire, ce n’est pas un travail mais une véritable vocation.


Image par PublicDomainPictures de Pixabay


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