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Messages

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Will love for cookies

  Writever d’il y a quelques jours, avec les mot sentiment … _ Ah mais tu mélanges tout… les émotions, les sentiments, faudrait savoir de quoi on parle quand même. La bête releva sa tête, ses yeux se vissant dans ceux de son interlocuteur. On pouvait presque entendre les rouages de ses neurones tentant de comprendre la subtilité du langage humain, sans y parvenir. _Alors, ça commence par une sensation.  Tu as chaud, froid, ça te gratte, une caresse te relaxe, tu ressens la faim, quelque chose de physique, physiologique, un frisson, une vision enchanteresse ou répugnante. Tu me suis?  La grosse tête pencha de quinze degré vers la gauche, des points d’interrogation plein les pupilles, incertain du comportement à adopter…  _Ensuite, tu développes une émotion relative à cette sensation. Par rapport au chaud ou froid, tu peux ressentir une certaine frayeur, celle de ne pas pouvoir régulariser ta température corporelle, tu peux angoisser à l’idée de mourir gelé ou à celle de te liquéfier dan

Hautes en couleurs

 Ces filles sont folles, ce sont des sorcières, des satanistes. La preuve, on raconte qu’ elles ont chanté nues dans la cathédrale orthodoxe du Christ-Sauveur à Moscou pour protester contre dieu! Elles s’en prennent à tout ce qui fait la grandeur de leur pays. Elles sont lesbiennes, ne croient pas aux vertus de la famille  traditionnelle, portent des vêtements de couleurs dépareillées et leurs visages sont camouflés par des balaclavas de laine. Elles sont des traitres à leur nation, et veulent la fin de la Russie, selon les documents officiels, ceux de la police, bien entendu. Pour les autres, ceux qui les connaissent un peu mieux, elles sont de jeunes femmes courageuses, proclamant une vision moderne et fėministe du monde, un monde qui n’a pas encore compris que les guerres et les injustices sont choses du passé. Elles sont des activistes politiques convaicues, des amazones contemporaines, des furies vengeresses, des voix qui s’ėlèvent en un immense cri pour s’exprimer à la place de c

On arrête pas le progrès

 Allez mamie, fais un petit effort, c’est pas sorcier, t’as qu’à cliquer ici et voilà! Tu mets le montant à régler ici, et tu confirmes… voilà, c’est fait!  La mamie n’y arrive pas. À 89 ans, lui apprendre la navigation sur les « interouebe », comme elle le dit si bien, est presque impossible. Lui expliquer que cet ensemble de réseaux reliés permettant de communiquer d’un service à un autre à l’aide de protocoles de communication, lui parler des données qui circulent et se transfèrent de l’un à l’autre, lui permettant de régler ses factures d’électricité et de faire des réclamations aux assurances apparait comme de la magie, des actes relevant de la sorcellerie. Elle n’aime pas, ne veut pas, se refuse à tout effort pour comprendre le BA ba des interfaces pourtant de plus en plus faciles à utiliser.  Elle n’a pas même d’adresse courriel, et n’essayez pas la vidéoconférence, c’est l’oeuvre du diable… autant dire qu’elle vit au temps des dinosaures.  Mais il faudra bien le lui apprendre,

Nota bene

Mon cell vibre. Je jette un œil sur les textos affichés et tout mon corps s’enflamme. Il m’invite.  Je perds la tête à chaque fois, ça me semble toujours aussi incroyable: ce gars là se retrouve dans mes draps plusieurs fois par semaine, oui oui, les miens. J’ai une copine à la maison que j’ai tôt fait de virer, allez du balai, mon mec m’attend, je dois y aller. Mais depuis un moment, ça se complique. Il est absent, occupé ailleurs. Les nuits se font plus rares, plus courtes, moins mémorables. Je me doute que je ne suis plus la seule à occuper ses rêves et ça me brise. J’ai  mis tout ça, mes inquiétudes, mes conclusions, sur papier, parce que le dire, c’est trop embarassant. De petits morceaux de papier de toutes les couleurs, reliés ensemble par leurs bordures encollées. Chacun d’entre eux comporte un argument pour nous, un autre contre nous et ma réflexion sur le tout. C’est une situation difficile pour nous deux. J’y ai mis mon coeur, mon sang, mes larmes. J’y ai mis notre vie ensem

Douze ans et des poussières

Ce texte est légèrement inspiré de ma lecture du roman d'Ismaël Kadaré, " Avril brisé " racontant la loi du  Kanun   ayant cours en Albanie. Un livre étonnant, dérangeant, un incontournable.  J'ai produit ceci dans le cadre de Writever de janvier 2024 - Tournoi Les douze garçons se tiennent au milieu du parc. Assis, jambes croisées, sur la terre durcie, ils forment un cercle serré. Certains portent des pantalons trop longs, rapiécés aux genoux, d'autres des culottes courtes et de longs bas de laine malgré le mordant du vent de janvier. L'air frais rougit leurs joues sales et dresse leurs cheveux en épis. On ne connaît ni l'année ni le lieu, mais ils ont tous douze ans depuis au moins six mois.   Ils sont là depuis un moment, dans la grisaille du jour. Avec un rythme régulier, toutes les vingt minutes ou presque, un des enfants se lève et quitte non seulement le cercle, mais le parc.  Il marche, la tête basse, les mains dans les poches, l'air abattu. Ar

Chanson triste

Le micro Jour 3 Writever de janvier Les murs de la salle de spectacle peinent à contenir la foule. Les admirateurs de Claudine sont venus en grand nombre pour applaudir son nouveau tour de chant.   Elle a connu un énorme succès partout dans le monde et revient finalement dans sa ville natale pour donner un concert dont les bénéfices iront à un refuge pour femmes victimes de violence. La cause lui tient à cœur puisqu’elle-même a connu des difficultés lors d’une liaison avec un autre chanteur trop jaloux de son succès. L’exposition au grand jour des abus commis par cet homme a définitivement tué une carrière prometteuse, les admirateurs de la chanteuse n'ayant pas le pardon facile.   Le coupable a disparu du milieu de la scène pour se recycler dans un métier moins valorisant, vendeur de téléphones cellulaires pour une grosse boîte connue. On comptait sur sa figure avenante pour augmenter les ventes, mais c’était oublier la vindicte populaire qui eut tôt fait de le confronter jusqu’

Cover girl

Elle en rêvait depuis si longtemps.   Toujours ces mots à la bouche: "Regarde-moi, regarde-moi". Jamais assez jolie, jamais assez performante à son goût, juste une jeune fille tout ce qu'il y a d'ordinaire. Ses insécurités la rendent agaçante, ses demandes constantes d'attention finissent par ennuyer tous ceux qui lui montrent un quelconque intérêt. Elle recommence donc, ailleurs, avec d'autres gens plus ou moins patients, "Regarde-moi"! Elle compte les "Like"sous ses publications sur toutes les plateformes possibles, se fait des colliers et des robes avec les commentaires positifs et oblique les autres d'un clic vengeur... bloqué, et voilà...regarde-moi, mais pour me dire que je suis belle, rien d'autre. Et un jour, son rêve se réalisa. La responsable des couvertures du somptueux magazine de mode Bogue se trouva conquise par ce visage atypique et lui proposa une séance photo avec le  grand Pietro Valancini, photographe de l&#

Janvier

J’ai aimé l’expérience du Writever de décembre, malgré le rattrapage constant dû à ma procrastination et à mon manque de confiance en moi, parce que l’inspiration, ce n’est en fait que ça.  Je vais donc reprendre l’exercice en janvier… et voir si j’y arrive une fois la reprise des cours. Mot du jour 1… Sortie L’entrée du labyrinthe s’ouvre juste devant nous. Un seul doit s’y engager alors que les autres attendront son hypothétique arrivée à l’autre bout, celui de l’élusive sortie. Et avec la conjoncture actuelle, avec Mars en avril et Mercure rétrograde, l’élue ne pouvait être nulle autre que moi.  Je m’engage courageusement dans l’étroit couloir. Je suis passée d’une ouverture à l’autre maintes fois déjà, mais pas à l’occasion des fêtes du solstice alors que la magie ancienne, les sortilèges d’antan sont ravivés par les forces de  la Lune de glace . J’ai tout de même bon espoir de m’en tirer rapidement. Très vite, dès le second coude sur la gauche, les murs de cèdres se rapprochent au

31 - Grand finale, en une seule ligne... bah non, ce sera deux! Writever - Résultats

 Comme d'habitude, les résultats de ce dernier travail n'étaient pas à la hauteur des attentes. On fera mieux la prochaine fois, car comme on dit "Practice makes perfect". Image par Alexa de Pixabay

L’imparfait

  Armée de son stylo rouge, l’institutrice se penche sur le travail de son meilleur élève, mais ça ne va pas. Tout est à refaire, il n’a pas compris la consigne, pas du tout.  Elle peine même à corriger cette terrible copie, les ratures et les reprises couvrent ce travail bâclé.  C’est franchement catastrophique. Mais qu’est-ce qu’il lui a pris, habituellement, Dieu est beaucoup mieux organisé, plus consciencieux. Cette chose qu’il appelle Terre est un fiasco total!  Faudra lui faire tout reprendre depuis le début!  Oui, d’accord, l’esthétique est plutôt bien, c’est joli, vu de loin, mais les hommes qu’il a crée sont définitivement trop bêtes!  Image par WikiImages de Pixabay

Raconte moi des salades

 Ah, mais ça suffit! Tes histoires à dormir debout. Je n'en peux plus!   C'est toujours la même trame narrative.   Ce n’est pas ta faute!   Une baleine a bloqué l'autoroute, un singe t'a choppé tes vêtements, la roue de la Fortune s'est arrêtée sur pas de chance...   Change de chanson, c'est lassant à la fin... je ne sais pas, demande à ChatGPT de te pondre un morceau choisi, ce sera plus original! Image par Fathromi Ramdlon de Pixabay

Trauma

TW - Abus sexuel et IVG -  Je suis partie très tôt, seule malgré l'événement qui m'attendait et malgré l'absence de l’accompagnatrice. Elle n'est jamais arrivée. Ce rendez-vous dont on fait tout un drame me laisse de glace, ce n'est rien. Il n'y a que l'aspect médical qui m'inquiétait, les risques liés à toute intervention sur le corps me tiennent loin des bistouris, m'assurant de ne jamais faire rectifier (quel mot inapproprié) mon nez ni augmenter mes seins! Alors, le retrait de cet ajout indésirable à ma personne ne me portait pas à des remises en question. Je ne voulais pas, et je n'aurais pas d'enfant à ce moment de ma vie où tout partait en cacahouète, fin du débat moral. Mais j'étais bien seule avec ça, comme je l'étais dans ma vie alors que je venais de me défaire du père présumé, un parfait imbécile et un être totalement dépourvu d'empathie. Je ne voulais ni ne veux plus avoir à faire avec lui, sous aucun prétexte.  On me

Dernière danse

Ses cheveux blancs ne la gênent pas, loin de là.  Elle les porte avec aplomb, élégance et détermination même avec la tête en bataille. Gare à celui qui osera la faire chier, il risque de se prendre une claque là et quand il s'y attendra le moins.   Pour elle, vieillir n'est pas triste ni difficile. C'est ce qui arrive quand on a bien vécu. Ou pas. Même ceux qui vivent mal y passent, alors...  Elle le vit à l'image d'une libération envers les obligations de l'âge adulte, ne plus avoir à plaire, ne plus avoir à se montrer intéressante, ne plus faire d'efforts pour ceci et cela.  Être, tout simplement.  Et c'est simplement génial!   Elle se prépare tout doucement pour la dernière danse et profite pleinement de ce temps sans contrainte.  Image par Dean Moriarty de Pixabay

Deadline

 Une chose est certaine, peu importe ce qui sera, le temps aura ta peau! Image par Gino Crescoli de Pixabay

Éveil

Une fois terminé avec ce besoin irrépressible, elle relève culotte et pantalon et tire la chasse d’eau.   Elle se tiraille un peu avec le loquet mal fixé et sort du cabinet. Se tournant vers le lavabo afin de se savonner les mains comme on le lui avait appris à l’école primaire, ses yeux s’agrandissent à la vue de l’espace qui apparaît dans le miroir fixé au mur devant elle. Rien à voir avec le lieu d’il y a à peine quelques minutes, même son reflet en est absent ! Elle a découvert un passage vers une autre dimension, un espace-temps outre-terre, sinon elle a bel et bien perdu la raison ! Dans le bleu profond d’un cosmos de pacotille, éclairé de lanternes chinoises en guise d’étoiles, une femme se tient, juste derrière elle. Elle est raide de hauteur et de maigreur, son teint est maladif, ses cheveux longs, légèrement bouclés sont échevelés, parsemés de brindilles et de feuilles mortes. Elle grimace d’un air fâché, rageur, toutes dents exposées, prédatrice sans scrupule. Sa robe,

Trève de vie

 Mort - C'est le mot du jour Y a pas à dire, c'est la joie ce défi d'écriture...Pour débuter et tout au long, on nous met la tête dans nos cacas mentaux avec toutes ces analyses psy et plus... puis on nous ramène à notre finalité irrémédiable à deux jours de Noël... Vive la joie 😁 Je demande un temps mort. Arrêt sur image, rien ne bouge plus. Souffle rétracté. Panne sur l'autoroute de la vie, sans espoir que ça ne reparte parce que stoppé dans son élan, brisé comme une vague sur la plage.  J'ai pas envie de parler de ça, ça me terrifie, me liquéfie. La souffrance des survivants est insoutenable, ce puit sans fond de tristesse, l'absence à l'infini, le manque viscéral qui ne se vit que dans les tripes, la peur du vide, l’angoisse de la vie sans eux, sans lui, sans elle. Je ne sais pas consoler, trouver les mots qui font du bien, j’ai trop conscience que rien ne peut aider, rien ne changera quoi que soit. Je me projette dans un avenir certain et une issue com

Souper de filles

 Les femmes, toutes d'âge mûr, s'éparpillaient comme des libellules à la sortie des bureaux.  Certaines avaient pris l'habitude de se retrouver, les vendredis, pour dîner dans un restaurant local. Elles apportaient leurs bouteilles de vin et les verres se remplissaient et se vidaient à grande vitesse, pour oublier l'enui des semaines se répétant à l'infini.  Très vite, suivant leur taux d'alcoolémie grandissant, elles se détendaient enfin, leurs rires éclatant en trompettes, fusant en cascades. Les discussions allaient bon train jusque tard dans la nuit. Le serveur devait les faire sortir à grands coups de gueule, lui aussi riant de ces soirées où le vin était roi, où ces femmes étaient reines d'un royaume fictif, le restaurant du coin.  Image par StockSnap de Pixabay

Scrapbook

 C’était un grand cahier, qu’on appelait alors scrapbook. De dimensions inhabituelles, il demeurait à la maison.  On y mettait tout et n’importe quoi, des histoires, des bouts de vie, des collages, des fleurs séchées, des dessins, toutes ces petites choses qui marquent notre passage dans un temps donné, recueil des traces des préoccupations du moment. Je n’en ai gardé aucun et ça m’attriste. Il devait s’y trouver bien des réponses aux questions existentielles et identitaires qui vivent toujours en moi. Ou, ce n’était que des bêtises, une occupation pour jours de pluie, sans arrière-pensées, des signifiés sans signifiants. Image by Mediamodifier from Pixabay

Le parapluie rouge

Le thème s'incruste.. après la psychanalyse, les thérapies, les déprimes et les récits de soi...voilà que s'amène le mot « psychologue ». On y va! Elle pénètre dans la cour intérieure et marche vite sous la pluie. Pas vraiment sous la pluie, mais sous son parapluie rouge, tache coquelicot dans tout ce noir, ce gris.  Elle pense à la morosité de ses semblables, à l’absence de sourire, de joie dans les regards auquels elle sera confrontée dans un petit moment.   Dans le corridor, dans l’ascenseur, les faces longues s’enchaînent l’une après l’autre sous ses yeux las déjà, malgré l’heure matinale. Elle fait bien des efforts pour alléger l’atmosphère, susciter une réaction de cette foule blasée, en vain. Par exemple, ce parapluie rouge, maintenant refermé et gouttant sur le plancher,  contrastant violemment avec son ciré jaune canard et ses bottes de pluie noires à motifs hippie multicolores, fut choisi avec grand soin, de manière préméditée, tout à fait consciente.  Elle cherche à

Les histoires arrangées

Ma photo... Sherlock sous la neige Je tiens à le dire, haut et fort, en noir sur le blanc de la page:   J'AIME PROMENER MON CHIEN! En fait, j'adore... S'il y a une chose sur laquelle je ne ferai aucune concession, c'est sur ce fait, simple et clair...  Le reste, bof, c'est variable, on peut toujours jouer avec les temps, les lieux, les heures et les humeurs...   Je veux bien me soumettre au pacte de Lejeune , mais bon, vous savez, la mémoire... elle joue des tours et elle a le dos large!  Pas question de me montrer sous un jour glauque, terne. Il n'est pas non plus question de dévoiler les rides, les amas de peau flasque, les abus de tristesses inutiles et surtout pas les combustions colériques terrifiantes, dignes du Capitaine Haddock... Oui oui, collection de gros mots en prime, mais je n'admettrai jamais ça publiquement... Non, je ne sortirai pas d'ici sans mon rouge à lèvres!   Et l'on dira quand même que j'ai fait une œuvre autobiographi