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Crème de céleri

J'ai bien essayé, mais j´ai oublié. J´ai commencé à écrire, puis j´ai laissé en plan, distraite par une chose ou une autre. C'est comme ça, j’y peux rien. 
Aujourd´hui, j´ai voulu prendre un peu d´avance, préparer une lasagne tout de suite après la marche d’après-midi, afin de ne pas me retrouver à courir à 17h pour inventer un repas de dernière minute, ce qui m’arrive définitivement trop souvent. Alors voilà, je reviens, j´ai eu chaud parce qu´avec un -12 degré, je m’habille trop et qu’avec le loup, on ne fait pas de lèche-vitrine, on court derrière le vent, et vent, il y avait! 
Je prépare les lasagnes, elles trempent dans l’eau bouillante.  Je mets les légumes congelés au réchaud, avec un peu d’eau, de l’ail et un mélange d’épices à l’italienne.  Ça sent bon, j’ai vraiment hâte de manger cette lasagne.
Je sors les fromages. Mozzarella, ricotta et parmesan.  Les crèmes de céleri… oh non, j’ai pas vérifié si j’avais les deux boîtes nécessaires.  J’en trouve une… mais pas deux.  Je fouille partout, tourne le contenu des armoires dessus dessous, pas de deuxième conserve de crème de céleri!  Pfff…merde oui, plutôt!

Je n’ai personne pour aller chercher une autre conserve à l’épicerie, qui n’est pas exactement la porte d’à coté. Je me résigne donc à aller au dép, oui, le dépanneur, typique au Québec. Un commerce de quartier où se procurer les nécessités de base, pain, lait, clopes et croustilles…et la bière et le vin… mais pas de crème de céleri, ça non. 

Et comme j’y ai couru plutôt que marché, je reviens encore une fois en sueur, frigorifiée. Je ne sais plus trop quoi faire, je suis même un peu désespérée … Laisser tomber les lasagnes? Ce serait moche, j’ai presque fini! Heureusement, les pâtes n’ont pas trop souffert de leur cuisson interrompue et les fromages, crème solo et légumes attendent bien sagement l’élément manquant, l’élusive crème de céleri!

Je suis très à cheval sur la préparation des recettes et je n’improvise que très rarement, ça m’insécurise.  Mais en ce moment, c’est la lasagne avec une seule conserve ou pas de lasagne du tout… et pas question de retourner dehors pour voir si l’autre dep dans l’autre direction a en stock des crèmes de céleri, non merci, j’ai déjà plus de deux heures de marche au compteur, ça suffit! 

Je me résigne, ce sera donc lasagne amputée de ce qui fait le liant, le crémeux dans lequel les légumes se coulent. Ce sera certainement un peu plus sec… Je termine la préparation, je dépose la dernière couche de pâtes et je réalise que dans mon énervement, j’ai laissé le parmesan sur le comptoir.  Il ne s’est jamais introduit dans le mélange… 

Décidément, j’ai vraiment besoin d’un assistant pour voir à ces détails qui m’embêtent! 

Mais, le repas fut tout de même très bien… un peu plus sec, mais très agréable quand même… mais quand on a faim, tout est bon, non? 

Image par dadaworks de Pixabay


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