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Affichage des messages portant l'étiquette autofiction

Là où les rubans disparaissent

       TW - Là où il est question d'agression   Image par Juanita de Paola de Pixabay   Montréal ouvrier, fin des années soixante. Des nuages poussiéreux saluent mes pas pressés. Quelques rares brins d’herbe s’attachent à mes semelles. Mille pieds carrés de mottes de terre séchées sous le soleil déjà trop lourd de ce jour de juillet. J’ai hâte de retrouver mes amis dans ce fond de cour mal entretenue, royaume dans lequel je suis admise de plus en plus souvent. Cette cour, c’est un écosystème changeant d’hôtes selon les déménagements, vivotant au gré des embauches et du chômage.    La lumière de l’astre m’aveugle, trop blanche, trop chaude. Mes doigts potelés, collants de bonbons fondus mêlés de sueur, remontent le bas blanc, glissé sur ma peau bronzée. Des traînées rose limette s’y étalent, la rendant vivante enfin, barbouillée d’une joie innocente, de la même couleur que les rubans qui retiennent mes cheveux.. Moment magique.  Heureuse, je tourne sur moi-même.   Liberté soudain

Où je me dois d'inclure la litière, les croquettes et le pelage comme cela va de soi...

Non, les vertiges n’ont pas disparu. J’ai encore des moments de stupeur, alors que je me sens perdre pied pour franchir un abîme de vide tourbillonnant.    Comble du ridicule, un matin, il y a quelques jours de cela, avant que ce vertige ne s’installe, mon gros orteil s’est coincé dans le bas de mon pantalon. Comment ? Je n’en ai aucune espèce d’idée, mais je me suis retrouvée étendue sur le plancher en moins de deux secondes, nez au sol, tout bêtement ! La gloire !! Je n’ai pas osé en parler avant aujourd’hui, j’avais trop honte !! J’ai tenté à plusieurs reprises de reproduire ce coincement de l’orteil depuis, en vain, je n’y arrive pas. C’était une chance sur un milliard, et j’ai gagné ! Bravo à moi !   Alors, on parlait de chats. J’en héberge deux, qui coûtent un poumon et un rein à nourrir à cause de leurs particularités de bêtes étranges. L’un d’eux, le gros mâle, est le plus doux, le plus câlin, le plus gros toudou de tous les chats connus et à venir, mais… il est très spécial…  

Journée perdue

 Journée bizarre.   Levée avec le vertige, une étrange nausée… Départ très tôt pour Passeports Canada, trente minutes de voiture, trente minutes de line up puis deux heures assise sur une petite chaise raide pour entendre que y a pas le feu, j’ai pas l’option de retirer mon passeport avant la date d’émission normale, le 20 février… alors que je pars le 23… Arghhh!!   Je suis le jouet d’un mauvais sort!  En insistant un peu pour payer les 110$ supplémentaires prévus pour un retrait dès demain, l’attitude de l’agent est telle que j’ai l’impression d’avoir eu l’audace malvenue d’offrir un pot-de-vin à un fonctionnaire important et très honnête….go figure…   Retour à presque 13h, lunch en espérant que ça règle le vertige qui persiste, parce que toujours à jeun, quelle mauvaise habitude! Mais non, attacher mes bottes me projette dans l’oeil du cyclone, je dois m’asseoir pour y parvenir.  Marche dans le parc au bord de la rivière avec le grolou.  L’air frais et le soleil me font du bien, je

Transport en commun

  Et je remets ça encore une fois, incertaine de compléter mais sait-on jamais Tous les jeudis, beau temps mauvais temps, je quitte vers midi trente et je me dirige vers l’arrêt de bus. Quand j’ai de la chance, le bus s’amène selon l’horaire prévu et je peux relaxer tout au long de ce long trajet jusqu’à la station de métro. Quelque fois, le bus est en retard, ne passe pas du tout ou ne s’arrête tout bonnement pas, pour une raison qui m’échappe… Peut-être suis-je parfois invisible, qui sait? Aujourd’hui, comme tous les jeudis, je me suis amenée à l’arrêt en question et, jour de chance, le bus est arrivé quelques minutes plus tard. J’ai pris place sur une banquette latérale composée de plusieurs sièges recouverts d’un vilain tissu rèche et raide, multicolore intachable et possiblement non-lavable, collés les uns sur les autres. Une dame occupée à visionner des vidéos rigolos sur son cellulaire prend place a ma droite, le siège de gauche demeure inoccupé. Au tier de ma course, un homme s

Crème de céleri

J'ai bien essayé, mais j´ai oublié. J´ai commencé à écrire, puis j´ai laissé en plan, distraite par une chose ou une autre. C'est comme ça, j’y peux rien.  Aujourd´hui, j´ai voulu prendre un peu d´avance, préparer une lasagne tout de suite après la marche d’après-midi, afin de ne pas me retrouver à courir à 17h pour inventer un repas de dernière minute, ce qui m’arrive définitivement trop souvent. Alors voilà, je reviens, j´ai eu chaud parce qu´avec un -12 degré, je m’habille trop et qu’avec le loup, on ne fait pas de lèche-vitrine, on court derrière le vent, et vent, il y avait!  Je prépare les lasagnes, elles trempent dans l’eau bouillante.  Je mets les légumes congelés au réchaud, avec un peu d’eau, de l’ail et un mélange d’épices à l’italienne.  Ça sent bon, j’ai vraiment hâte de manger cette lasagne. Je sors les fromages. Mozzarella, ricotta et parmesan.  Les crèmes de céleri… oh non, j’ai pas vérifié si j’avais les deux boîtes nécessaires.  J’en trouve une… mais pas deux.

Ligne éditoriale

L’éditorial avait tout pour me mettre en colère ! Un truc nauséabond sur le trop plein d’immigrants reçus au pays, agrémenté de relents de rejet de toutes les différences parce qu’elles seraient nocives pour notre culture! Rien que ça! Quand on connait un peu notre histoire, que nous regardons en pleine face ce que les empires européens ont fait aux autochtones du trois-quart de la planète, il y a de quoi avoir peur. De vrais barbares qui craignent aujourd’hui de subir ce même traitement! Mais nous n’en sommes plus là, et ici, il existe de vastes espaces à peupler.  Il faut voir dans mon quartier, il y a des gens de partout. C’est beau, l’été, quand les habits traditionnels colorés sont visibles, quand on m’offre de partager un picnic berbère au bord de l’eau, quand les musiques du monde éclatent au détour d’une allée, en provenance d’un boombox ou des poumons d’un homme soufflant dans sa trompette. Ça invite à la danse, aux sourires, à la joie. J’adore ces mélanges. Ils sont vivants,

On arrête pas le progrès

 Allez mamie, fais un petit effort, c’est pas sorcier, t’as qu’à cliquer ici et voilà! Tu mets le montant à régler ici, et tu confirmes… voilà, c’est fait!  La mamie n’y arrive pas. À 89 ans, lui apprendre la navigation sur les « interouebe », comme elle le dit si bien, est presque impossible. Lui expliquer que cet ensemble de réseaux reliés permettant de communiquer d’un service à un autre à l’aide de protocoles de communication, lui parler des données qui circulent et se transfèrent de l’un à l’autre, lui permettant de régler ses factures d’électricité et de faire des réclamations aux assurances apparait comme de la magie, des actes relevant de la sorcellerie. Elle n’aime pas, ne veut pas, se refuse à tout effort pour comprendre le BA ba des interfaces pourtant de plus en plus faciles à utiliser.  Elle n’a pas même d’adresse courriel, et n’essayez pas la vidéoconférence, c’est l’oeuvre du diable… autant dire qu’elle vit au temps des dinosaures.  Mais il faudra bien le lui apprendre,

Nota bene

Mon cell vibre. Je jette un œil sur les textos affichés et tout mon corps s’enflamme. Il m’invite.  Je perds la tête à chaque fois, ça me semble toujours aussi incroyable: ce gars là se retrouve dans mes draps plusieurs fois par semaine, oui oui, les miens. J’ai une copine à la maison que j’ai tôt fait de virer, allez du balai, mon mec m’attend, je dois y aller. Mais depuis un moment, ça se complique. Il est absent, occupé ailleurs. Les nuits se font plus rares, plus courtes, moins mémorables. Je me doute que je ne suis plus la seule à occuper ses rêves et ça me brise. J’ai  mis tout ça, mes inquiétudes, mes conclusions, sur papier, parce que le dire, c’est trop embarassant. De petits morceaux de papier de toutes les couleurs, reliés ensemble par leurs bordures encollées. Chacun d’entre eux comporte un argument pour nous, un autre contre nous et ma réflexion sur le tout. C’est une situation difficile pour nous deux. J’y ai mis mon coeur, mon sang, mes larmes. J’y ai mis notre vie ensem

31 - Grand finale, en une seule ligne... bah non, ce sera deux! Writever - Résultats

 Comme d'habitude, les résultats de ce dernier travail n'étaient pas à la hauteur des attentes. On fera mieux la prochaine fois, car comme on dit "Practice makes perfect". Image par Alexa de Pixabay

Dernière danse

Ses cheveux blancs ne la gênent pas, loin de là.  Elle les porte avec aplomb, élégance et détermination même avec la tête en bataille. Gare à celui qui osera la faire chier, il risque de se prendre une claque là et quand il s'y attendra le moins.   Pour elle, vieillir n'est pas triste ni difficile. C'est ce qui arrive quand on a bien vécu. Ou pas. Même ceux qui vivent mal y passent, alors...  Elle le vit à l'image d'une libération envers les obligations de l'âge adulte, ne plus avoir à plaire, ne plus avoir à se montrer intéressante, ne plus faire d'efforts pour ceci et cela.  Être, tout simplement.  Et c'est simplement génial!   Elle se prépare tout doucement pour la dernière danse et profite pleinement de ce temps sans contrainte.  Image par Dean Moriarty de Pixabay

Trève de vie

 Mort - C'est le mot du jour Y a pas à dire, c'est la joie ce défi d'écriture...Pour débuter et tout au long, on nous met la tête dans nos cacas mentaux avec toutes ces analyses psy et plus... puis on nous ramène à notre finalité irrémédiable à deux jours de Noël... Vive la joie 😁 Je demande un temps mort. Arrêt sur image, rien ne bouge plus. Souffle rétracté. Panne sur l'autoroute de la vie, sans espoir que ça ne reparte parce que stoppé dans son élan, brisé comme une vague sur la plage.  J'ai pas envie de parler de ça, ça me terrifie, me liquéfie. La souffrance des survivants est insoutenable, ce puit sans fond de tristesse, l'absence à l'infini, le manque viscéral qui ne se vit que dans les tripes, la peur du vide, l’angoisse de la vie sans eux, sans lui, sans elle. Je ne sais pas consoler, trouver les mots qui font du bien, j’ai trop conscience que rien ne peut aider, rien ne changera quoi que soit. Je me projette dans un avenir certain et une issue com

Souper de filles

 Les femmes, toutes d'âge mûr, s'éparpillaient comme des libellules à la sortie des bureaux.  Certaines avaient pris l'habitude de se retrouver, les vendredis, pour dîner dans un restaurant local. Elles apportaient leurs bouteilles de vin et les verres se remplissaient et se vidaient à grande vitesse, pour oublier l'enui des semaines se répétant à l'infini.  Très vite, suivant leur taux d'alcoolémie grandissant, elles se détendaient enfin, leurs rires éclatant en trompettes, fusant en cascades. Les discussions allaient bon train jusque tard dans la nuit. Le serveur devait les faire sortir à grands coups de gueule, lui aussi riant de ces soirées où le vin était roi, où ces femmes étaient reines d'un royaume fictif, le restaurant du coin.  Image par StockSnap de Pixabay

Scrapbook

 C’était un grand cahier, qu’on appelait alors scrapbook. De dimensions inhabituelles, il demeurait à la maison.  On y mettait tout et n’importe quoi, des histoires, des bouts de vie, des collages, des fleurs séchées, des dessins, toutes ces petites choses qui marquent notre passage dans un temps donné, recueil des traces des préoccupations du moment. Je n’en ai gardé aucun et ça m’attriste. Il devait s’y trouver bien des réponses aux questions existentielles et identitaires qui vivent toujours en moi. Ou, ce n’était que des bêtises, une occupation pour jours de pluie, sans arrière-pensées, des signifiés sans signifiants. Image by Mediamodifier from Pixabay