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Messages

Samedi vaudou (29 septembre)

Désolée pour l'intermission due à un méchant microbe qui semble trouver mon rein très confortable.   On tente toujours de le déloger, en vain, il s'accroche et prend ses aises. Ce samedi fut des plus occupé, pas une minute tranquille, à part en fin de journée, et pour mieux s'éclater le soir venu.  Mémé est une femme d'affaire occupée avec un agenda aux pages bien remplies.  Rendez-vous ici, là-bas, ailleurs, il n'y a pas une journée où elle peut se poser et relaxer..;-))  Et aujourd'hui, elle est survoltée, son effervescence est palpable.  La raison de cet état d'agitation est la danse vaudou de ce soir, à la cour David. On débute avec une visite chez une dame qui fait office de médecin-feuille et prêtresse vaudou blanche (déjà-là, je ne suis plus!).  Jolie maison, mais elle en demande 200,000$US!!!! C'est un peu beaucoup, à mes yeux, mais qu'est-ce que j'en sais?  Elle propose des bains de feuilles et autres spécialités.  Bref, une petite c

La ville, la plage, le vent (28 septembre)

Tôt matin, je me sens cependant reposée, malgré ma nuit passée à écouter les sons ambiants. Il y a un truc vraiment bizarre qui se promène sous mes fenêtres et je ne peux l'identifier.  Cet animal émet un cri qui me semble être un mélange du son d'un gros crapaud en colère et de canard blessé.  C'est vraiment intriguant!   Je descend pour le café, l'omelette et la douche froide et je demande autour de moi de quoi il peut bien s'agir.  On me dit une chouette!! Ah ben non, voyons donc, les chouettes, je connais et oui, il y en a une, mais elle crie normalement, comme une chouette, quoi!  Je suis toujours ignorante à ce sujet, alors les lecteurs qui ont séjourné à Piano Piano auparavant, éclairez-moi si vous le pouvez!! Cette journée commence vite, nous devons nous rendre en ville pour régler des trucs à l'école où Emma ira dans quelques jours. Traffic, traffic, comme je l'ai déjà dit, mais je ne m'en lasse pas, la circulation est plus qu'i

Piano Piano, premières impressions et l'après (27 septembre)

Le ciel est limpide, la chaleur réconfortante et Piano Piano m'apparait dans un éclaboussement de couleurs vives.  Le jaune, le bleu, le rouge, les toits de chaume, les bananier, les anoles dans les cocotiers, le bar garni, tout y est.  C'est tout simplement magique, un paradis caché au milieu de la misère ambiante, au milieu de rien ou de pas grand chose à mes yeux nord-américains.  Et le sentiment d'apaisement qui s'installe, celui d'être finalement arrivé là où on le voulait, chasse la fatigue accumulée depuis la veille.  Je me sens bien. Rencontre avec Migrette, qui se charge de la cuisine et de bien d'autres choses, et son bébé tout blanc tout blond. La belle Emma vient me faire un pied-de-nez et me présenter son chat mimi Kawaii, une petite chose toute maigrelette, tout en os et en tendons.  Café?? Oh que oui, deux plutôt qu'un, et ce qu'il est bon le café haitien!!!!  Ah! Il y a rien de plus mignon qu'un chaton qui s'empresse de se f

Voyage de nuit (27 septembre)

Ah bon? J'ai écrit que je n'ai dormi que d'un oeil?? Ça m'étonne!  Si j'ai vraiment dormi, ce fut les deux yeux grands ouverts, à attendre le moment de reprendre la route.  Ça n'a pas tardé, le départ pour Jacmel étant fixé à 4 heures, tellement tôt que c'est encore nuit noire quand je mets le nez dehors.  Dans mon idée, le soleil devait se pointer autour de 5 heures, mais non, il faudra encore plusieurs heures pour qu'enfin le jour se fasse. Rouler dans les rues de Port-au-Prince la nuit est cauchemardesque.  Heureusement que Gogo connait la ville par coeur, je crois même qu'il pourrait la traverser en voiture les yeux fermés.  Il connait tous les trous, les dos-d'âne, les crevasses et les tas de briques qui parsèment notre parcours. Impression de film d'horreur, genre Resident Evil.  Nuit noire, très peu d'éclairage, aucun signe de vie nulle part, à part nous, trois âmes perdues dans cette ville abandonnée.  Quel contraste avec la f

C'est là qu'on en parle - L'arrivée (26 septembre)

De retour de ma semaine haitienne, donc je récapitule... Aller en Haiti ne semble pas être un truc banal, du moins quand on y va comme touriste.  Déjà avant mon départ, la question qui revenait le plus souvent dans les conversations à ce sujet, fût: "Mais kessé tu t'en va faire là?"  Ben oui, tsé, kessé que je m'en va faire là?  Ça me fâchait jusqu'à un certain point, parce que c'est une question tellement significative de l'espace social qu'occupe Haiti dans l'imaginaire québécois,  Un lieu qui n'a rien à offrir, un monde d'outre-terre, d'outre-tombe, que l'on quitte pour n'y jamais revenir, ou si peu, et seulement parce qu'on y a laissé de la famille à qui on tient et dont on a un peu pitié. Cette place de dernier de classe dans l'échelle des pays à visiter me troublait beaucoup.  Il n'y a jamais personne qui m'a demandé ce que j'allais faire en Angleterre, à Cuba, à Puerto Plata ou en Gaspésie... Et po

Chronique avancée d'un voyage spontané

Je suis pas encore partie, mais comme ça fait déjà 2 mois que c'est annoncé ailleurs, autant le faire ici aussi, surtout que le départ est après-demain. Un beau matin de juillet comme les autres, après ma "ride" de bus de 2 heures uptown-downtown et retour (c'est une autre histoire que je raconterais peut-être une jour, celle de mon été 2012), je suis à glander sur FB et   Mémé Attaque Haïti annonce les bas prix d'Air Transat, l'air de rien, l'air de tout, une Prestige en arrière plan et des bananiers plein la vue à défaut de concombres.  Et je ne fais ni une ni deux, j'embarque on ira pas vite...quoique la décision fut d'une fulgurance qui frise l'indécence.  Et me voilà en pourparler avec l'Anglais, pour parodier Bombardier, l'homme de ma vie (moissi moissi!!!) qui me regarde avec un air de ne pas y croire mais qui acquiesse tout de même d'un "Well, now that's an adventure!  Sure, go for it"!!  Et j'achète mon

Les casseroles

Depuis que le mouvement des casseroles est entâmé, je me posais une question.  J'ai lu dans plusieurs quotidiens que les casseroles se faisaient entendre dans tous les quartiers de Montréal, tintamarre d'une révolte somme toute bien paisible.  Notre gouvernement essait tant bien que mal de faire passer les associations étudiantes pour des émules de Guevara, voire même de petits-fils et filles du FLQ, mais ces révoltés et révolutionnaires ne se contentaient pas de marcher nus dans les rues, et portaient des armes autrement léthales que des instruments de cuisine. Carlos Hernandez/monscoop@journalmetro.com Voici ma question donc, puisque c'est de ça qu'il s'agit.  Comment se fait-il qu'il n'y a pas de fanfare de casseroles dans mon coin de ville?  Ce quartier que l'on dit 'chaud', prêt à exploser comme une marmite sous pression, ne démontre donc aucun intérêt pour la 'cause'??   Si les gens dénoncent la pauvreté, les coupures de ser