Passer au contenu principal

Piano Piano, premières impressions et l'après (27 septembre)




Le ciel est limpide, la chaleur réconfortante et Piano Piano m'apparait dans un éclaboussement de couleurs vives.  Le jaune, le bleu, le rouge, les toits de chaume, les bananier, les anoles dans les cocotiers, le bar garni, tout y est.  C'est tout simplement magique, un paradis caché au milieu de la misère ambiante, au milieu de rien ou de pas grand chose à mes yeux nord-américains.  Et le sentiment d'apaisement qui s'installe, celui d'être finalement arrivé là où on le voulait, chasse la fatigue accumulée depuis la veille.  Je me sens bien.


Rencontre avec Migrette, qui se charge de la cuisine et de bien d'autres choses, et son bébé tout blanc tout blond. La belle Emma vient me faire un pied-de-nez et me présenter son chat mimi Kawaii, une petite chose toute maigrelette, tout en os et en tendons.  Café?? Oh que oui, deux plutôt qu'un, et ce qu'il est bon le café haitien!!!!  Ah! Il y a rien de plus mignon qu'un chaton qui s'empresse de se fourrer le museau dans le pot de lait!




Migrette m'accompagne à ma chambre, que je surnomme intérieurement le nid d'aigle. À l'étage, je vais.  Un escalier en fer m'y mène, j'ai de la chance j'ai vu sur tout, devant derrière, la mer, le reste de Piano Piano et si je regarde plus bas, un vague terrain foisonnant de verdure.

Cette chambre, sans être immense, est vaste et pleine de la lumière du jour et de la douceur du bois blond.  Les portes de bois donnant sur l'escalier battent dans le vent et celles du devant, vitrées et coulissantes, demeurent ouvertes tout le jour.  Les fenêtres sont bloquées par des languettes de bois horizontales que l'on bascule pour les ouvrir ou les fermer. Le grand lit, au dessus duquel une moustiquaire est suspendue, me semble des plus accueillant, mais non, pas envie de dormir, pas vraiment, quoique... Pas tout de suite, quoique...  D'abord, je dois retirer ce jeans et ce t-shirt désormais trop épais pour la température ambiante.  Il doit faire dans les 40 degrés.





Et, que fait-on lors de notre arrivée en lieu sûr?? On se précipite sur notre PC pour signaler à ceux qu'on aime que nous y sommes, 'Oui, oui, c'est bien, super, fait chaud, fait beau, la chambre est mignonne, je suis heureuse, mais là, vivement une douche, autrement ils vont me fuir! Bisous, bisous, je te recontacte plus tard!".  Il y a pas à dire, mais c'est fitchrement pratique l'Internet, surtout qu'à Piano Piano, c'est Wifi, on est tout de même pas dans la jungle, on est même très gâté!!  Douche à l'eau froide.  Il y a bien longtemps que je n'ai fait ça, mais c'est tellement bon!!!  Ça réveille la moindre parcelle du corps, je me régnère juste à ce contact.

Marie propose d'aller à la plage.  J'oublie mes envies de sieste et à la plage nous allons.  Plage Raymond, also known as Raymond-les-Bains.  Il y a foule.  Des jeunes jouent au ballon, chantent, se jetent à l'eau les uns sur les autres.  La bière est froide et descend trop bien trop vite Je suis catastrophée par l'état de la plage.  Sur toute la largeur, des galets rejetés par la mer forment une lisière parsemées de débris de bouteilles cassées, il y a même un lame de rasoir pointant entre les galets. Je ne peux comprendre pourquoi les marchands et même les joyeux lurons assis tout

autour de nous ne s'organisent pas entre eux pour nettoyer tout ça et ainsi éviter des blessures inutiles.  J'apprendrais cependant très vite à ne plus me questionner avec des pourquoi et des comment.  J'admire les corps superbes qui s'offrent à ma vue, filles comme garçons sont d'une beauté hors du commun.  Tout le monde semble joyeux, la musique résonne, c'est amical, festif, sans façon.

Je respecte beaucoup la mer et me baigne rarement, c'est trop fort, trop vaste, mais l'absence de 'commodités' me forcent à m'y rendre.  Ça deviendra la blague de la semaine:  Jo ne va à la mer que pour y faire pipi! Ben oui... Et comme je ne vois personne s'accroupir sous un palmier, je crains bien que je ne sois pas la seule à démontrer mon respect pour l'océan de cette manière impie.  Ça va, vous ne me la ferez pas, je sais que vous tous le faites aussi!!



Le retour n'est qu'un vague souvenir.  La nuit est tombée et je rejoins mon nid d'aigle.  Il fait tellement noir que je n'y vois rien du tout.  Je dors donc avec la lumière toute la nuit. Enfin, dormir, je ne sais plus... J'ai plutôt l'impression de m'assoupir pour mieux me réveiller, à répétition, jusqu'à ce que le jour revienne.  Les bruits inconnus me tiennent dans un état d'alerte permanent.  Je me dis que je m'y ferais, que la seconde nuit sera meilleure... C'est bien mal me connaître!

Commentaires

  1. Bonjour chère Mère Teresa,

    Lorsque j’ai lu ton billet annonçant ton départ pour Haïti, je croyais que tu y allais pour faire de l’aide humanitaire pendant une semaine chez la personne qui t’accueillait. Et puis, un voyage touristique, c’est tout comme. Et pour te connaître un peu, beaucoup, je pense que je comprends ce qui t’a amené à prendre ton sac à dos et à partir vers Haïti.
    Je te lève mon chapeau.

    « Madame Bertrand ne peux même pas s’imaginer l’espace d’une seconde mettre les pieds, ne serait-ce qu’une heure dans ce pays.

    Curieusement, pendant que tu suais sous les 40 degrés, dans le bruit et l’agitation de la ville, je gelais dans le silence du Nord.

    Tu y retournes quand?

    RépondreEffacer
  2. Ah!!! Une revenante!!! Mais tu fais quoi toi??? T'es fâchée avec moi à cause d'Amir??? Ahahahah!!! J'ose même pas t'appeler!!!
    Moi, faire dans l'humanitaire?? T'es pas sérieuse, là?? Non, je n'ai aucun talent pour ce genre de travail, je me contente de lancer des trente sous avec plus ou moins de succès.
    J'aimerais ça connaître ta version du pourquoi de mon petit voyage..... ensuite, je te laisserai connaître la mienne!! ;-D

    RépondreEffacer
  3. Migrette fait très bien les gnochis, c'est une bonne cuisinière

    RépondreEffacer
  4. Toujours très agréable de te lire...
    Lea

    RépondreEffacer

Publier un commentaire