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Les casseroles

Depuis que le mouvement des casseroles est entâmé, je me posais une question.  J'ai lu dans plusieurs quotidiens que les casseroles se faisaient entendre dans tous les quartiers de Montréal, tintamarre d'une révolte somme toute bien paisible.  Notre gouvernement essait tant bien que mal de faire passer les associations étudiantes pour des émules de Guevara, voire même de petits-fils et filles du FLQ, mais ces révoltés et révolutionnaires ne se contentaient pas de marcher nus dans les rues, et portaient des armes autrement léthales que des instruments de cuisine.

Carlos Hernandez/monscoop@journalmetro.com


Voici ma question donc, puisque c'est de ça qu'il s'agit.  Comment se fait-il qu'il n'y a pas de fanfare de casseroles dans mon coin de ville?  Ce quartier que l'on dit 'chaud', prêt à exploser comme une marmite sous pression, ne démontre donc aucun intérêt pour la 'cause'??   Si les gens dénoncent la pauvreté, les coupures de services et la privatisation de ceux qui restent, il me semble que je devrais au moins entendre quelques battements quotidiens dans mon coin de monde stigmatisé par la monoparentalité et l'immigration, mais non... Rien que le calme plat entrecoupé parfois du son des sirènes des ambulances.

Serait-ce parce que les jeunes de ce coin de ville n'ont aucun intérêt pour les revendivcations étudiantes?  Avec un taux de décrochage qui frise le 50%, les jeunes d'ici n'ont possiblement pas la moindre intention, pas le moindre espoir de fréquenter l'université, alors, les frais qui y sont rattachés, ils n'en ont rien à cirer?  Sont-ils à ce point désabusés, déconnectés???

Et puis, tout d'un coup, celui de 20 heures hier, voilà qu'un timide bling bling se faire entendre!! Je me sens toute excitée et je cours vite sur le balcon pour identifier les auteurs de ce mini-vacarme.

Quelle surprise mais surtout quelle déception, quand je constate qu'il s'agit des habitants de la maison d'en face, gens aisés plus qu'il en est nécessaire, qui se sont installés avec amis et enfants sur leur terrain pour nous jouer la comédie de l'engagement social au son d'une musique pas très convainquante à mes oreilles!!!

Il m'aurait fait plaisir de joindre mon solo de casserole à un groupe de jeunes concernés, un groupe qui aurait revendiqué avec de bonnes raisons, et surtout celle d'une pauvreté leur bouchant les horizons, pour un droit qui ne leur est pas encore acquis.  Au lieu de ça, j'ai refermé ma porte, dégoûtée du genre humain, une fois de plus....

Commentaires

  1. Mais pourquoi donc n’avons-nous pas de fanfare de casseroles dans notre quartier?

    Avançons quelques hypothèses … pour le moins risquées.

    1- Les habitants du quartier n’étant pas très fortunés, ils n’ont qu’une casserole et ne sont pas assez idiots pour aller la bosseler.
    2- Les habitants du quartier triment dur toute la journée. Après 8 heures de travail debout derrière une machine, ils n’ont d’autres choix que de se reposer.
    3- Le parent qui élève seul son enfant n’est certainement pas enclin à aller « fêter » dans un tintamarre de casseroles après avoir préparé le souper, lavé la vaisselle, donné le bain aux enfants, aidé aux devoirs, fait une brassée de lavage, préparé les boîtes à lunch et quoi encore.
    4- Le quartier étant, comme tu dis « une marmite sous pression », est lui-même la casserole sur laquelle on frappe.
    5- Pour ce qui est des immigrants, il faudrait leur donner le temps et les moyens pour s’intégrer avant de leur demander de manifester de cette manière.


    Tout compte fait, je suis plutôt heureuse que le quartier ne soit pas envahi par le tintamarre (à l’allure festive) des casseroles. J’aime dormir dans le silence la nuit.

    P.-S.: J'aime bien la photo, ça me rappelle "le bon vieux temps".
    Ce que je me sens vieille face à tout ça. Comme si je n'étais plus dans la parade et je me pose bien des questions.

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  2. Ajout de mamie

    Je me rallierais par contre volontiers à une marche silencieuse ou à un « sit-in » dans un parc au bord de la rivière qui exprimerait pour moi davantage ce que je pense et ressens face à la loi 78.

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