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Et moi dans tout ça, je rêve

 

Writever commence à peine, et j’ai déjà une journée de retard. Est-ce que j’ai envie ou pas?

 Je pourrais intégrer le mot du jour à mes réflexions, plutôt que de créer de la fiction… et puis, qui dit que mes réflexions ne sont pas fictives? J’interprète une réalité, la mienne et j’y mêle des désirs, des souvenirs, qui sont différents de ceux des autres mêmes sur les mêmes événements, un point de vue, une position dans le temps, posture superficielle et changeante… bref, ma couleur personnelle.

 En ce moment, je découvre que vendre une maison est beaucoup plus dérangeant et stressant que d’en acheter une.  Je n’ai aucun souvenir de tant de prises de tête, de tant de complications et d’incompréhensions lorsque nous avons fait les démarches pour acquérir notre résidence actuelle. Vendre, c’est complexe, ça demande de la préparation, de s’entendre avec le jeune homme qui sert de présentateur envers les éventuels acheteurs (et ça ne va pas de soi, malheureusement!), un ménage des lieux et pas que dans la poussière, mais dans le désencombrement de tous ces trucs, bidules, machins amassés depuis vingt ans. C’est qu’on en garde des choses au cas où.  Mais y a jamais d’“au cas où” qui se présente, alors on reste pris avec un fatras sans nom et surtout sans queue ni tête. On a dû se défaire de beaucoup de superflus, soit tout droit au rebut, l’éboueur doit nous détester, soit en dons, tant mieux si ça sert encore.

 Demain, il y a un photographe qui doit venir tirer le portrait de cette bicoque afin de l’annoncer en ligne et ailleurs. Alors on lui a fait un récurage complet, on a retiré, autant que possible, nos effets personnels, ce qui n’est pas évident quand on vit toujours dans les lieux. On a retiré des murs, tableaux et photos… oui oui, il y a encore les clous, et les marques sont bien apparentes, mais c’est qu’on nous a demandé de faire… Il faudra encore, tôt matin, amener le chien à la pension, faire les lits de manière presque parfaite, vider la cuisine des restes du déjeuner, laver les lavabos, bref, on verra et on fera ce qui nous est possible. La perfection, ben on s’en fout un peu parce que ça nous fait suer et qu’il faut relativiser, quand même!

 Je suis tellement stressée que je dors très mal. Souvent éveillée au milieu de la nuit, sans pouvoir retrouver le sommeil,  je reste là à attendre les premières lueurs du jour. Parfois ça m’angoisse, j’ai des pensées intrusives qui me rendent inquiète, triste, au sujet de ce que nous laisserons derrière, à l’idée de quitter cette maison aimée, où j’ai été heureuse, où je me suis rencontrée autre, plus près de la nature ne serait-ce qu’en jardinant. Cette nostalgie anticipée a tout de la saudade. J’ai aussi des craintes au sujet de ce qui nous attend pour la suite des choses. Je sais ce que j’aimerais, mais trouverons-nous notre bonheur ou serons-nous déçus? J’ai  aussi réalisé une découverte incongrue, les flans au riz et ceux au tapioca du commerce me donnent d’horribles brûlements d’estomac se faisant sentir au milieu de la nuit, au point où j’ai cru faire une crise cardiaque, mais quand ça dure depuis une heure, on relaxe en se disant que si c’était le cœur, on serait morte depuis un moment.  Jerêve des trucs complètement fous à teneur catho tordue. Par exemple dans l’un d’eux, je suis dans ma maison et tout à coup, le robinet se met à couler tout seul, les lampes clignotent, c’est poltergeist en action. Dans mon rêve, je suis un peu effrayée, mais en même temps, je ressens une excitation troublante.  Je sais que c’est le diable qui s’affaire et en moi, je suis prête à lui en faire découdre! Bring it, vieux dégueulasse, je t’attends et tu vas te souvenir de moi longtemps, je vais te hacher menu! Mais d’où ça vient, de telles inepties? J’aimerais bien une interprétation freudienne de ce semi-cauchemar.

 Je vais dormir, oui, déjà, en me souhaitant une nuit sans rêve! Demain sera une longue journée!



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