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Messages

Réveille-moi tout doucement...

Six heures trente, Il fait toujours nuit. Tout est calme, silencieux. La maisonnée dort sous la couche de neige fraîche accumulée sur son toit. La température extérieure est de -28C. Les chats sont roulés en boule sur le sofa, chacun dans son coin. Le chien est drôlement étendu sur le dos, ses pattes étirées, raides comme des bâtons plantés à la verticale dans le sol. Tous respirent calmement, avec de petits ronflements de contentement audibles de temps à autre. Il fait bon. L'air est saturé d'une bonne chaleur de feu de foyer. L'odeur du bois roussi flotte toujours malgré l'absence de flammes, elles-aussi au repos pour la nuit. Madame ronfle parfois bruyamment. Monsieur tire la couverture sur sa tête dans une vaine tentative d'échapper à ce bruit de moteur incommodant et d'étirer son sommeil de quelques précieuses minutes supplémentaires. Dans le silence du matin qui se lève, soudainement, un rire diabolique éclate! Cheveux et poils raides sur tout le c

Crème de céleri

J'ai bien essayé, mais j´ai oublié. J´ai commencé à écrire, puis j´ai laissé en plan, distraite par une chose ou une autre. C'est comme ça, j’y peux rien.  Aujourd´hui, j´ai voulu prendre un peu d´avance, préparer une lasagne tout de suite après la marche d’après-midi, afin de ne pas me retrouver à courir à 17h pour inventer un repas de dernière minute, ce qui m’arrive définitivement trop souvent. Alors voilà, je reviens, j´ai eu chaud parce qu´avec un -12 degré, je m’habille trop et qu’avec le loup, on ne fait pas de lèche-vitrine, on court derrière le vent, et vent, il y avait!  Je prépare les lasagnes, elles trempent dans l’eau bouillante.  Je mets les légumes congelés au réchaud, avec un peu d’eau, de l’ail et un mélange d’épices à l’italienne.  Ça sent bon, j’ai vraiment hâte de manger cette lasagne. Je sors les fromages. Mozzarella, ricotta et parmesan.  Les crèmes de céleri… oh non, j’ai pas vérifié si j’avais les deux boîtes nécessaires.  J’en trouve une… mais pas deux.

À trop vouloir…

Toutes les espèces animales ont évolué en favorisant l’adaptation à leur environnement, enfin c’est ce qui est généralement admis. Certains ont vu leur pousser des ailes, d’autres des nageoires, certains ont le sang chaud et régulent leur température corporelle avec des sous-poils, des duvets, des fourrures qui épaississent par temps froid et deviennent moins denses par grande chaleur. Plusieurs ont développés des becs et des dents conformément à la nourriture disponible dans leur habitat.  Il n’y a donc que l’homme pour procéder à l’acte inverse: adapter son environnement à ses besoins, cultiver sur des surfaces incroyables, faire neiger là où il ne peut que pleuvoir, brûler le bois des forêts et le pétrole des sous-sols sans penser aux conséquences, et c’est, nous le savons désormais, une grave erreur. Une erreur qui nous coûtera très cher, une erreur qui nous mènera sans regret à notre disparition. Image par Jude Joshua de Pixabay

La valeur du papier

L'enfant est tout de suite attiré par la vitrine illuminée. Des comic books y sont exposés, les premières publications du genre dont The Coming of Captain Marvel par Stan Lee, Gene Colan et Frank Giacoia, paru en décembre 1967 et même le no 1 d' Action Comics , daté de 1938 et dans lequel apparaît Superman, l'exemplaire le plus coté au monde. Décidément, cette boutique propose des trésors inattendus! Des étoiles dans les yeux, il est captivé par ce monde imaginaire, un peu décoloré, de ces anciens héros dont il a pris connaissance dans des films récents. Mais la visite de la boutique spécialisée est déjà terminée. Il traîne un peu, perd de vue son père, tout aussi impressionné. Ce dernier le retrouve enfin et le tire doucement vers la sortie, il faut bien rentrer et aller manger.  Une fois de retour, bien installé dans le fauteuil en attente du repas, le jeune sort de la poche de son hoodie un rouleau souple qu'il déploie... Le magazine qu'il a en main est un des nu

Will love for cookies

  Writever d’il y a quelques jours, avec les mot sentiment … _ Ah mais tu mélanges tout… les émotions, les sentiments, faudrait savoir de quoi on parle quand même. La bête releva sa tête, ses yeux se vissant dans ceux de son interlocuteur. On pouvait presque entendre les rouages de ses neurones tentant de comprendre la subtilité du langage humain, sans y parvenir. _Alors, ça commence par une sensation.  Tu as chaud, froid, ça te gratte, une caresse te relaxe, tu ressens la faim, quelque chose de physique, physiologique, un frisson, une vision enchanteresse ou répugnante. Tu me suis?  La grosse tête pencha de quinze degré vers la gauche, des points d’interrogation plein les pupilles, incertain du comportement à adopter…  _Ensuite, tu développes une émotion relative à cette sensation. Par rapport au chaud ou froid, tu peux ressentir une certaine frayeur, celle de ne pas pouvoir régulariser ta température corporelle, tu peux angoisser à l’idée de mourir gelé ou à celle de te liquéfier dan

Petite pause

 J'ai pas oublié le Writever, j'ai juste pas le temps !  J'aime beaucoup la formule, l'idée de textes courts, c'est stimulant et vraiment intéressant... sauf que, voilà autre chose m'a tenue occupé depuis quelques jours.  J'ai finalement réussi à mettre le point final à mon analyse littéraire du livre Nada de J.-P. Manchette et celle-ci est publiée sur Pop en Stock, dans le dossier Planète Polar sous la direction de M. Antonio Dominguez Leiva, un enseignant dont j'ai bénéficié de la grande générosité dans le partage de son savoir à deux reprises déjà!  Alors voilà Désengagment narratif et manipulations spectaculaires - Nada de J.P. Manchette Je vous invite à parcourir le site, plusieurs articles écrits par des enseignants et des étudiants sous leur direction y sont disponibles ainsi  que des podcasts, tout ça portant sur ce qui fait la pop culture ! Bonne lecture!

Ligne éditoriale

L’éditorial avait tout pour me mettre en colère ! Un truc nauséabond sur le trop plein d’immigrants reçus au pays, agrémenté de relents de rejet de toutes les différences parce qu’elles seraient nocives pour notre culture! Rien que ça! Quand on connait un peu notre histoire, que nous regardons en pleine face ce que les empires européens ont fait aux autochtones du trois-quart de la planète, il y a de quoi avoir peur. De vrais barbares qui craignent aujourd’hui de subir ce même traitement! Mais nous n’en sommes plus là, et ici, il existe de vastes espaces à peupler.  Il faut voir dans mon quartier, il y a des gens de partout. C’est beau, l’été, quand les habits traditionnels colorés sont visibles, quand on m’offre de partager un picnic berbère au bord de l’eau, quand les musiques du monde éclatent au détour d’une allée, en provenance d’un boombox ou des poumons d’un homme soufflant dans sa trompette. Ça invite à la danse, aux sourires, à la joie. J’adore ces mélanges. Ils sont vivants,