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Messages

Le Nouveau Monde

Retour sur ce blogue, quatre plus tard. Pandémie, études, désintérêt... mais enfin, me revoilà avec des projets d'écriture. Voici donc ma participation à l'atelier d'écriture Écriture créative à la proposition no 247, Uchronie. Une uchronie, c'est un récit fictif inventé à partir d'un événement historique. J'ai choisi le moment où Colomb est parti à la recherche du Nouveau Monde et où ça n'a pas été comme prévu... Il n’y est pas arrivé. Les trois navires ne sont jamais revenus. Ils ont disparu aux confins du monde. C’est donc vrai, la terre est plate. Les bateaux seront passés par-dessus bord ! Santa Maria, partie au loin, vers un ailleurs impossible, n’a jamais été revue. La Nina et la Pinta sont revenues, avec à leur bord, un équipage fou, reparti aussi vite pour tenter de retrouver la toute belle Maria. Elles aussi sont désormais disparues, fantômes errants dans les mers lointaines. Les marins espagnols ne cessent de raconter des histoires de mons

Se refaire un portrait

Courts textes de mise en situation écrits au Musée des Beau-Arts de Montréal, d'après les suggestions de Johanne Jarry dans le cadre de l' Atelier du temps du 6 octobre 2019.  J'ai adoré cet atelier et compte bien poursuivre mon expérience. Me composer en tant que paysage                 Dénudée, je gis là, offert à tous. L’étendue sablonneuse couvre tout ce que l’eau laisse voir. Pas d’arbre en vue. Tachée d’indigo et d’ocre, je tressaute, venteuse. Je tente tant bien que mal de rassembler ces nuages rosâtres en un ensemble cohérent, menaçant, tempête oblige. Je les colore donc, de soufre et de charbon, de foudre et de statique. Les vagues me bercent, j’exagère la cadence, la force en tournoiement. Je gicle dans l’air humide et chaud. Ça souffle en moi, ça crache — le vent, l’ouragan, la colère, sans pitié comme sans répit. Face voilée d’ombre, je me cache dans la nuit pour mieux frapper les esprits. Demain,

Pina Colada !

— J'ai tout vu... tout vu! Ils sont tous tout nu ! Bravo! — Mais où ça, tu dis ? — Mais à la maison, là, tout droit, va, va !! Tu y vas ou pas ? — Où ça, dis-moi ? — Mais à la maison, moribond! Pas au palais royal, y a pas d’amis, là-bas...! — Oui, oui... mais là aussi... À Cuba, tous tout nu, parfois… — Oui, Cuba parfois mais pas aujourd’hui ! Là-bas au fond, tu vois ? Au fond du cabanon du jardin pas cubain. Là où son bikini Prada à pois lapis-lazulis mini mini à l’air tout riquiqui sur un tapis sans rapport aucun aux gris-gris d’Africains du Nord ou du Sud, un choix par droit à la colonisation bidon franchouillant, y a tout ici. — Futur trauma, tu crois? — Vois-tu là non plus, aucun souci. On vivra alors la transsubstantiation par la prostitution à califourchon, galvanisant au fluor d’antan, mâchant nos provisions dans l’autosatisfaction, coït-coït. Sinon, tu sais, qui vivra aussi mourra, y a ça. — Y aura-t-il aussi la tradition multifonction du gourmand dans

Le beurre de peanut, drame en un acte et demi, inachevé

—Ah non, y a pu de beurre de peanut! —Comment ça, pu de beurre de peanut?   J’en ai acheté un pot géant samedi passé!   Je peux pas croire qu’y est déjà vide!   —Bin, y est pas là!! —Belle gang de cochons, j’en reviens pas!   C’est la même histoire depuis deux-trois semaines!   Aussitôt acheté, aussitôt vidé! Vous faites quoi avec le beurre de peanut, vous vous en crémez le corps au complet?   Je vois même pas les pots vides! La chaise de cuisine manque de s’écraser sous le découragement de la pauvre mère. Les portes d’armoires claquent à la volée sous les assauts répétés d’un adolescent au regard égaré de celui qui n’a rien mangé depuis des jours.   Malgré ses efforts, le même drame se rejoue sans fin : Y a pu de beurre de peanut! Dans le couloir ensoleillé, un petit bonhomme d’à peine six ans tend l’oreille, l’air inquiet.   Sa frimousse aux joues rebondies luit de saleté poisseuse. Ses pieds le mènent, mine de rien, vers la porte, les bras croisés sur un gros pot de be

May the fourth be with you

—Beeep---- bling beeeppp--- plong beepBling---- Plusieurs mètres au-dessus du lieu choisi, notre AquaRoverPlane s'éjecte de la capsule spatiale. Après plusieurs culbutes phénoménales, XD9-Bling de La Plong retrouve son socle.   Notre véhicule cabossé repose sur un sol gris de matière inconnue, défoncée, cabossée.   Aucune cartographie n’existe pour trouver cet itinéraire qu’il nous reste à inventer.   Nous mènera-t ‘il ici où là? Nul ne le sait, pas même XD9 aka Monsieur Bing de la P. et parfois, dans l’urgence, Bing tout court, lui qui ordinairement, a réponse à tout.   Nous sommes bien embêtés.   Notre plan promettait un amerrissage en douceur, et nous voilà sur un sol trop ferme, nos métallos tous ébranlés! —Beeep---- bling beeeppp--- plong beepBling---- La pauvre conserve en a perdu la parole. Ahahaha!!! Ses boulons, blêmes de terreur, ont les écrous à moitié dévissés.   Mon cher Bing a besoin d’un tournemain , mais ça devra attendre.   Déterminons tout d’abord où nou

Le mystère Emmy Englehart ou comme disent les Anglais, One more death at Beachy Head, une enquête de Dejanire Leeky

De la craie à perte de vue. Un rêve d’institutrice.   De bas en haut, oui oui, très haut! Cent soixante-deux mètres de craie au-dessus du niveau de l’ardoise liquide, visible au loin, à gauche, à droite, partout à en perdre le nord. Blanc ivoirien crevant les yeux sur fond de gazon dru poussant sur la gauche. Terrain de golf rêvé, dix-huit trous et plus, gracieuseté de la pluie et des lapins. Au loin, quelques taches vives de myosotis boutons-d’or, signaux lumineux d’une nature toujours joyeuse, indifférentes au climat du jour et à l’air du temps. Une odeur sulfureuse remonte le long des escarpements. Mêlée à celle de l’ozone, elle étourdit et ravit tout à la fois, annonciatrice de qui se trame au-dessus de nos têtes et sous nos pas. Une rumeur l’accompagne, parfois clapotis, soudain fracassements. C’est le va et vient de l’océan, très loin tout en bas, étirant à droite toute, sa gamme d’indigos et de cobalts, infini frangé d’un blanc d’écume mousseuse sur une triste plage

T'es qui, toi?

Dans cet exercice, nous devions faire connaître le personnage d'un cours texte par sa voix, sans le nommer, ni le décrire expressément.  C'est un exercice très intéressant et étonnant car il se passe des choses imprévisibles quand on s'y met.  Le personnage prend forme,il se dégage par ses actions, sa parole, ses réflexions... On le choisit oui, mais il peut très bien faire à sa tête ensuite et nous surprendre de multiples façons! Voici donc ce personnage..        Eille, c’est haut une montagne, ça prend du temps pour se rendre sur le tout petit bout pointu proche des nuages.   On devrait voir plein d'oiseau une fois la-haut!          Sauter dans les flaques d’eau sale de bouette, c’est le fun !!   J'ai trouvé plein de belles petites roches sur le chemin, je les aime bien les petites roches, sauf quand elles roulent en dessous de mes running chou pis que je me tords les pieds. Ça fait mal, se tordre le pied, pis des fois ça fait mal très longtemps.  Y a