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La vieille Volks file à une allure respectable
malgré les nids de poule parsemant le chemin.
Ses roues de bois, substituts aux pneus d’origine, glissent plus qu’elles ne roulent dans la boue. Elle sera au
rendez-vous à l’heure c’est une certitude.
On doit survivre, et pour ça, on doit se
reproduire, qu’on le veuille ou non. C’est la loi des Clans d’après la fin du monde. Le tacot s’avance dans le crachin
matinal vers une union que plusieurs voudraient fertile. Sa passagère ne partage pas cet enthousiasme. L’avenir du monde, c’est son dernier souci. L’espèce humaine ne mérite pas
qu’on s’échine à la perpétuer. Son dédain est palpable, mais sa promesse,
indéfectible. Se montrer à la hauteur
des attentes paternelles est la seule issue possible. La paix mondiale en dépend.
Les Banlieues Noircies sont très loin, à l’ouest de la forteresse lumineuse de l’Est, Taj Mahal récupéré par les survivants. Un escadron de pigeons de
la mort suit le véhicule à courte distance. Ces soldats du ciel, aujourd’hui horde dépenaillée, s’assurent que la Volkswagen ne dévie pas de sa
route. La vieille guimbarde est tirée
par un bœuf nerveux, rescapé des abattoirs.
Il est le seul en état d’effectuer un tel voyage
dans tout le Clan de l’Est. Il remplace l’essence, désormais introuvable. La carrosserie
rouillée ballote ses voyageurs dans tous les sens. Des giclées noires et
grasses soulevées par les sabots de la bête recouvrent le véhicule. Un œil avisé pourrait distinguer, par les vitres des portières, un visage pâle aux yeux clos. À demi cachée par de longs cheveux roux, teinte unique dans
la région, Kathy, sorcière du Clan de l’Est, seule survivante femelle parmi les enfants
du chef, s’isole. On la dit sorcière :on lui reconnait le don de lecture des
lignes du ciel. Le futur se révèle à elle parfois, mais aujourd’hui, son regard tourné vers l’intérieur rejette ce paysage apocalyptique. De
temps à autre, des vestiges racornis d’un passé pas si lointain apparaissent à l’horizon.
Tout est calciné sur une distance inconcevable pour l’esprit. Sacrifiée pour le bien commun, la révolte de Kathy
gronde sous sa soumission. L’intello des Banlieues
Noircies et celui du Clan de l’Est l’accompagnent, chaperons insolites aux allures de
bibliothécaires. Longue robe grise pour l’un, tunique brune pour l’autre, tous deux coiffés de chapeaux pointus, des
lunettes rondes sur le bout de leurs nez trop longs, ils discutent. En conciliabule depuis le départ, ils
compulsent mentalement les textes anciens que personne n’a encore lus, cherchant celui auquel se rattache
la venue de Kathy.
— Je suis convaincu que
nous voyons ici une version moderne de la vie de Catherine d’Aragon, que l’on dit princesse espagnole, que l’on croit devenue reine d’Angleterre, sans rejeton digne de ce nom selon
son prétendu époux Henry VIII. Allons donc, ne me dites pas que vous ne
reconnaissez pas la situation! Même
cette chevelure d’une teinte si rare est en accord avec les légendes! Cet accouplement est voué à l’échec, tout
comme celui de l’éphémère reine d’Angleterre. Dans notre cas, il n’y aura que des fils… Que de dépenses inutiles, alors que nous sommes déjà bien
pauvres dans l’Est!
— Meuh
non! Vous avez tout faux! Il s’agit clairement d’une énième variation des «Servantes écarlates »,
l’existence de femelles ne pouvant servir qu’à des
fins de survie de l’espèce. Et survie il y aura!
Des filles, des filles, au moins une à chaque année, pour les trente années à venir!
Ce sera, de plus, exponentiel, ces filles en porteront d’autres encore et encore …! Et si jamais il y a du mâle qui se pointe, on
en fera des appâts à loups-garous, comme ça
tout le monde aura à manger dans nos Banlieues!
Le bœuf s’arrête. C’est ici que le voyage s’achève.
Image par Fabien Monteil de Pixabay
Dans ses
bras, pétrifiée
Une chambre spacieuse, mal entretenue. La fenêtre,
carreau craqué en étoile, laisse pénétrer un air salé absurdement joyeux, charrié par un éclat d’océan inattendu. Le froid est combattu
par l’âtre aux pourtours sculptés d’angelots joufflus,
grondant une chaleur amicale. La maison de campagne, bâtie il y a plus de trois
cents ans, est semblable à toutes les fermettes des environs. Kathy y passe ses jours et ses nuits à regarder
les cieux, à observer les nuages pour y lire l’avenir et effacer le passé.
Elle n’y voit que des ailes. Est-ce un signe que les nuages lui envoient?
Est-ce son esprit qui dérive trop loin?
Roulée en boule, bras serrés
autour des genoux, Kathy se tasse tout au fond de son lit. Sa tête s’encastre dans le coin où les murs se
rejoignent. Des soupirs, des frémissements
émis tout bas résonnent dans sa tête avec fracas. Souvenirs d’hier, d’une autre époque,
souvenirs d’une autre vie. Quand le bonheur existait ou
quelque chose de semblable. Frottements de pattes à l’intérieur des murs, dans
les fissures, craquements des têtes-de-clou dans l’air froid de l’hiver. La peur et le désespoir
ont envahi son l’âme.
Des éclairs de douleur fragmentent sa conscience
abimée par les fièvres chaudes, celles
apportées par la « fin ». Cette maladie venue de loin qui efface tout
sur son passage, le bien, le mal, et le reste. Kathy sanglote sans le
savoir dans l’obscurité ambiante. Les ténèbres s’amenuisent pourtant. Un ciel en lambeaux gris pâles,
s’invite par la
fenêtre. Une formation en échelons annonce
le ballet des oiseaux de guerre.
Trois fois le matin, dès le lever du soleil,
trois fois en fin de journée, juste avant son coucher, ils tournent, toujours en V, au-dessus de la
masure. Ils répètent une leçon engravée dans leur cervelle d’oiseau, jour après jour sans cependant la
conclure. Spécimens d’un ancien Pidgeon Project avorté, ils n’ont pas été déprogrammés
depuis le dernier conflit. Cette guerre s’est étirée longtemps après la ratification de
traités par tous les chefs d’États. Son arrière-goût d’amertume et de rancœur,
les relents haineux qui en émanèrent sont toujours présents
dans les campagnes profondes, où des loqueteux tentent
encore de réunir des troupeaux de bêtes dociles et casanières. Ces gens simplets sont allergiques à la
nouveauté, intolérants à la différence.
Plusieurs pigeons bisets ont encore, fixés au
bec, les lance-fusées dont l’armée américaine les a affublés au début des
conflits mondiaux. Ces armes démantibulées pendent aux cotés des petits becs cornus, déséquilibrant
leur vol. Certaines contiennent toujours les munitions meurtrières qui ont fait tant de
dommages chez les civiles. Elles confèrent un air macabre mal
assorti à la grandiloquence joufflue de ces fausses colombes.
L’un d’eux, un blond aux yeux
bleus surnommé Carmen, chef d’escadron
médaillé,
s’éloigne de la formation. Perché d’un air décidé sur le rebord granuleux de la fenêtre, son roucoulement annonce son
amour pour la belle. Ressentant la détresse de Kathy, son impuissance le rend
malheureux. Cervelle d’oiseau, soit, mais mémoire infaillible . Dans son souvenir, des graines lancées dans
sa direction, par une femme à la chevelure rousse dorée, quand tout allait
mieux, quand on croyait que ça allait bien, les câlins sur ses ailes brillantes
dans le soleil de midi. Temps heureux, d’avant sa capture lors d’un vol de plaisance à New
York, voyage qui avait changé le cours de sa vie. Avoir retrouvé Kathy, petite
fille de sa protectrice, l’avoir reconnu grâce à sa
chevelure à
la couleur unique dans les clans de l‘Est,
après toutes les catastrophes, tous les anéantissements,
relève du miracle. Il a réuni
la bande d’anciens guerriers de sa garnison et leur a fait promettre
de la protéger, elle et personne d’autre, du moins tant qu’il sera en vie.
Exhale. Un
chuintement humide d’air sale s’écoule du nez de la prisonnière. Ça racle de partout là-dedans,
gorge en feu d’artifice pulmonaire . Kathy l’a donc chopé, enfin. Une maladie à faire verdir d’envie la Dame aux Camélias, dont personne, à part elle, ne se souvient, ou peut-être que si… peut-être qu’un des intellos saurait
de quoi il s’agit. Ils
en connaissent beaucoup plus que ce que l’on croit, ces éthérés
fantomatiques, rescapés des goulags anti-lecteurs, survivants des îles Solovki.
Rescapés de la mort, ils courent tous vers de secrètes réunions. Elles ont
lieu chaque soir, dès la nuit tombée. Ils se hâtent, qui un béret sur la tête, l’autre un carnet à la
main, plume à l’oreille, stéréotypes vivants. Aveugles, dit-on, à
tout ce qui les entoure, mais tout ouïe à la reproduction orale
d’écrits anciens, rapportés par quelques savants rescapés. Ils sont toujours pressés
de rejoindre leur cercle fermé, composé de rassembleurs de mots perdus . Usant du sang des rats écrasés par les patins des
traineaux, sur des restes de plaques d’asphalte provenant d’anciens
stationnements aujourd’hui défoncés, ils
transcrivent ses contes inconnus.
Rouge de rouille sur la couverture roidie qui la
garde au chaud, les crachats s’accumulent en un Rorschach
indéchiffrable. Pas d’Armand Duval à l’horizon pour essuyer l’écume
poisseuse de sa bouche, encore moins de Colin rigolo pour tenter de faire
passer le lotus bronchiolique d’un seul drink de musique
liquide, pianotissime antitussif.
Infection, inflammation, épaississement des muqueuses et du mucus, irréversibles
dommages collatéraux d’une fin de monde qui n’a pas lieu comme elle le
devait.
Non, personne ne s’est
retrouvé
explosé, irradié sous le poids d’un Hiroshima puissance
10. Little Boy et Fat Man ont eu l’air d’enfants de chœur comparés
à ce qu’on nous a balancé sur la tronche, des décennies
plus tard. Plusieurs ont survécu, ce ne fut pas la catastrophe annoncée.
Non, nous n’avons pas été brûlés vifs
par un soleil frappant la Terre à travers une loupe grossissante, dévastant
tout sur son passage en incendies .
Non, nous n’avons pas été noyés
sous les inondations provenant de la fonte des pôles. Aucun
calinours blanc s’ébrouant sur un glacier de la taille d’un mouchoir de poche,
bordé d’une dentelle givrée n’a été photographié.
Ce n’est pas non plus le fait
de l’ancêtre exterminateur, ce vieux Toba de Sumatra. L’expert en fin du monde
partielle crachait sa haine des humains d’une manière encore inédite à ce
jour, il y a déjà quelques décennies. La Terre a mis du temps à s’en remettre.
Mais ce qui a eu raison de nous est incroyable,
plus dévastateur et exécrable qu’une fin du monde
climatique ou qu’une guerre nord-sud. Ce qui a eu raison de nous n’a pas de nom, pas de
forme, pas de vie. Ça tue et c’est tout.
Un ennemi invisible, mais impitoyable. La Fin.
Coups frappés à la porte, claquements de pas sur
le seuil de l’entrée. Immobile, seule l’oreille frémit. L’odeur d’urine des chats errants s’impose malgré son odorat
délirant - une fois oui, une fois non - avec l’ouverture des portes. Les
coquerelles disparaissent rapidement, elles ont appris qu’à l’arrivée de Harry, surnommé Celui
qui veut, elles ont intérêt à se faire discrètes.
La porte violemment poussée, sa chambre se nimbe
de soleil livide. Une ombre géante l’éteint . Le jour pointe
quand même dans sa rétine, filtrée par ses paupières.
Privé
de courant depuis un moment, rien ne ronronne ou n’allume, seul le halètement rauque de Celui
qui veut se fait entendre, jumelé aux craquements du feu de l’âtre. Saoul
encore, son désir de se repaître de sa captive l’entraîne, titubant, vers le
rideau de lit entrebâillé. Celui qui veut, dans son impatience de se
repaître de ses restes, laboure les reins de Kathy d’un vague semis dont il
espère une récolte printanière. Murée en elle-même, accrochée
au mutisme duquel il veut l’extraire, Kathy est tendue à se
rompre.
Lueur d’espoir. Le sien à lui. Seule femelle humaine de la région, sa venue
dans ce quartier devait sceller une alliance dont le chef de clan de l’Est a bien besoin pour se
protéger des Vaillants Westigoth. Mais
pour cela, un enfant doit naître. Cet
enfant devra être une fille en bonne santé.
L’espèce doit se reproduire, coûte que coûte.
Clouée au matelas, Kathy est assommée de fièvre. Retournée d’un geste brusque, l’être
hirsute l’écrase de tout son poids. Sa
toux n’émeut pas l’ogre, le sang craché non plus.
Suffocation. Le poids lourd l’abat et amenuise un peu
plus son souffle court.
Minéralisation. Plus un geste, pas même un
battement de cil, pas de hoquet ni de soupir. Indifférence.
Exsangue. Son souffle accroché à un reste de
conscience, poumons gonflés, plèvre sans attaches.
Des relents lugubres s’effilochent aux
ouvertures, laissant entrevoir des gorges d’inflammation fauve. Même
le pus prend des allures de métaux précieux. Un mauve maladroit dérive aux
coins de sa bouche meurtrie. Figée, elle le reçoit sans
ressentir la mouvance de cette marée envahissante, ce brusque va-et-vient s’enfonçant au cœur des
choses vivantes. Anesthésiée. Celui qui
veut
veut une fille. Une porteuse. Malgré tout, malgré elle, malgré le virus qui tue
les femelles. Carmen observe, du haut de son perchoir, en colère et malheureux. Traînant
son arme de force, une désolation immense le submerge. Ne pas pouvoir faire feu
sur l’intrus, cet homme qui veut tant sauver la race en tuant
sa partenaire à petit feu, l’enrage. D’une patte fébrile, il ne
cesse de replacer son lance-fusées, tentant de le fixer solidement à son bec.
Les coquerelles, immobiles, n’osent pas même respirer avant que le
croquemitaine ne quitte les lieux.
L’eau, coupée aussi. L’odeur qui s’échappe
à
la levée des draps est pestilentielle. Mains moites, cœur haletant, son gosier souffre,
taraudé par la soif, asséché par les lampées d’air volées à la
mort. Paralysée, déshydratée. Son sexe suinte un
foutre nauséabond, infecté depuis toujours. Elle sait que tout ça est vain, qu’il ne naîtra rien de bon
de ces assauts putrides. Ils sont tous
deux déjà morts, et les cadavres ne produisent jamais que leur lot d’ asticots
grouillants. La radioactivité, les
modifications génétiques provoquées par toutes les catastrophes et les
accouplements entre consanguins ne laissent présager que des malheurs supplémentaires,
naissance d’êtres monstrueux, bébés éléphantiasis ou quasimodesques, gueules
qui rient et anencéphalies engendrant des pleurs infinis.
Son épaule pour perchoir, Carmen l’enlace du mieux qu’il peut. Brève consolation que l’amour d’un
pigeon modifié pour la guerre. D’un bec précis, avec une infinie douceur, il repousse les mèches de cheveux collantes
autour du visage aimé.
Coquille
Contre toute attente, le ventre de Kathy s’arrondit. Dur, cireux, sans creux ni bosse. Après des semaines de
gestation, agitée, souffrant en silence, un œuf ovale de la grosseur d’une orange voit le
jour. Malgré ses réticences, une
certaine tendresse irradie le cœur de
Kathy pour ce rejeton imprévu. Sa forme douce, sa couleur claire aux reflets
ambrés en font un bijou précieux. Repousser le froid est désormais
impossible. Mais comment couver ce petit? Il aurait fallu de la laine, des
mitaines, des foulards, des plaids, des édredons, des flambées grandes comme
des maisons. Et de l’amour, beaucoup d’amour. Il n’y a que le ciel sans étoiles. Le caïd se doute bien que cet œuf
ne lui est rien. Lui si fort, si fantastiquement parfait, ne peut avoir engendré
cette horrible promesse d’
Humpty Dumpty.
Carmen, ce renégat, soldat à rabais, mercenaire du
ciel serait donc, celui-là, l’engrosseur de la seule femelle de la contrée!
Sa vengeance sera terrible. S’emparant de l’œuf, son
sourire sadique s’élargit encore. Le
tenant entre deux doigts, il le balance, menaçant de le laisser choir, du haut
de son bras levé au-dessus de sa tête.
Le reposant, il verse lentement le liquide incolore sur la coquille,
vinaigre fort, solution aqueuse destructrice.
L’écoulement s’agglutine à la base. Les bords s’effritent sous l’action de l’acide
acétique,
la coquille s’amincit d’heure en heure. C’est l’affaire de quelques
jours. Kathy, exsangue, subit cet
avortement forcé.
Exhale.
La coquille abimée et ramollie est désormais
poreuse, trouée par endroits. Son contenu est visible sous la membrane exposée. S’arrachant de son linceul
avec une énergie aussi soudaine qu’imprévisible, Kathy se précipite.
Trop fortement étreint, l’œuf se fissure. Tache rouge dans le jaune
soleil. L’albumen
s’étale
et englue le plancher. Des heures plus
tard, séché, il craquera sous les pas des fossoyeurs. Plus rien ne retient le soleil de couler dans
le vide intersidéral.
Craquements sourds dans le plafond trop bas d’une chambre trop sombre,
le toit s’écroule sous les coups de butoir d’un invisible boulet de démolition.
Carmen fait feu sans s’arrêter, du haut de sa fenêtre
perché. Sa rage est incroyable, bruyante et
vengeresse. Toute la maisonnée est
assassinée par ce pigeon fou de douleur.
Une fin terrible guettait le voyou meurtrier. De son arme rattachée et fixée à son bec par
une solide brindille et un écrou d’occasion,
Carmen lui tranche la tête en quelques secondes,
sans même une pensée.
Ramassée sur elle-même, gisant sur le plancher,
Kathy reste immobile. Son corps décharné protège une petite étincelle
jaune d’œuf, encastrée dans son flan. Fée ailée de la grosseur d’un doigt replié,
Clochette est enfin née. Elle s’annonce à l’univers d’une voix de crécelle,
tintinnabulant à qui mieux mieux. Kathy
sourit, Carmen perché sur son épaule.
—C’était donc ça, les ailes vues dans le ciel!
C’est le début d’une ère nouvelle où tout est permis à qui
voudra bien essayer. Carmen et Kathy règnent désormais sur les
Banlieues Noircies.
Les intellos sont d’accord. Tout ceci n’est nulle part écrit. Ni dans les contes anciens ni dans les légendes
d’hier. Personne n’a jamais raconté cette histoire incroyable.
Les restes du chef des Banlieues Noircies, ramassés
par les fossoyeurs habituels serviront aux intellos. Ils retranscriront l’histoire le plus fidèlement possible, avec son
sang à demi-coagulé. Ils immortaliseront ce conte macabre des Temps Incertains
sur l’asphalte craquelé des stationnements sans nom d’un pays lointain où personne ne mettra jamais
les pieds.
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