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Messages

Affichage des messages portant l'étiquette science-fiction

Ça traîne

Les cris de la foule en liesse s'entendent de très loin. On jurerait que la place publique rugit comme un félin gigantesque. Les feuilles des arbres en sont toutes retournées. Demain, elles perdront sûrement leurs couleurs, les pauvres.  Le super héros, debout de toute sa superbe taille géante, lève les bras au-dessus de sa tête, dans un mouvement glorieux de victoire. Il regarde ses admirateurs avec un sourire conciliant, un peu prétentieux, mais voilà, il est le sauveur du monde, on ne lui reprochera pas de gloser un peu, devant toutes ces petites fourmis hurlantes, d'autant plus qu'il vient de mettre au pas une menace terrifiante venue d'outre-espace (on se souvient trop bien d' Alien et ses quarante mille rangées de dents pointues) et il a de plus anéanti un virus terrible par le simple pouvoir de sa pensée, ce n’est pas rien!  Encouragé par les hourras, le sauveteur fait un pas vers l'avant, grimace de toutes ses dents dans un sourire qui s'éparpi

Cover girl

Elle en rêvait depuis si longtemps.   Toujours ces mots à la bouche: "Regarde-moi, regarde-moi". Jamais assez jolie, jamais assez performante à son goût, juste une jeune fille tout ce qu'il y a d'ordinaire. Ses insécurités la rendent agaçante, ses demandes constantes d'attention finissent par ennuyer tous ceux qui lui montrent un quelconque intérêt. Elle recommence donc, ailleurs, avec d'autres gens plus ou moins patients, "Regarde-moi"! Elle compte les "Like"sous ses publications sur toutes les plateformes possibles, se fait des colliers et des robes avec les commentaires positifs et oblique les autres d'un clic vengeur... bloqué, et voilà...regarde-moi, mais pour me dire que je suis belle, rien d'autre. Et un jour, son rêve se réalisa. La responsable des couvertures du somptueux magazine de mode Bogue se trouva conquise par ce visage atypique et lui proposa une séance photo avec le  grand Pietro Valancini, photographe de l&#

Janvier

J’ai aimé l’expérience du Writever de décembre, malgré le rattrapage constant dû à ma procrastination et à mon manque de confiance en moi, parce que l’inspiration, ce n’est en fait que ça.  Je vais donc reprendre l’exercice en janvier… et voir si j’y arrive une fois la reprise des cours. Mot du jour 1… Sortie L’entrée du labyrinthe s’ouvre juste devant nous. Un seul doit s’y engager alors que les autres attendront son hypothétique arrivée à l’autre bout, celui de l’élusive sortie. Et avec la conjoncture actuelle, avec Mars en avril et Mercure rétrograde, l’élue ne pouvait être nulle autre que moi.  Je m’engage courageusement dans l’étroit couloir. Je suis passée d’une ouverture à l’autre maintes fois déjà, mais pas à l’occasion des fêtes du solstice alors que la magie ancienne, les sortilèges d’antan sont ravivés par les forces de  la Lune de glace . J’ai tout de même bon espoir de m’en tirer rapidement. Très vite, dès le second coude sur la gauche, les murs de cèdres se rapprochent au

L’imparfait

  Armée de son stylo rouge, l’institutrice se penche sur le travail de son meilleur élève, mais ça ne va pas. Tout est à refaire, il n’a pas compris la consigne, pas du tout.  Elle peine même à corriger cette terrible copie, les ratures et les reprises couvrent ce travail bâclé.  C’est franchement catastrophique. Mais qu’est-ce qu’il lui a pris, habituellement, Dieu est beaucoup mieux organisé, plus consciencieux. Cette chose qu’il appelle Terre est un fiasco total!  Faudra lui faire tout reprendre depuis le début!  Oui, d’accord, l’esthétique est plutôt bien, c’est joli, vu de loin, mais les hommes qu’il a crée sont définitivement trop bêtes!  Image par WikiImages de Pixabay

Éveil

Une fois terminé avec ce besoin irrépressible, elle relève culotte et pantalon et tire la chasse d’eau.   Elle se tiraille un peu avec le loquet mal fixé et sort du cabinet. Se tournant vers le lavabo afin de se savonner les mains comme on le lui avait appris à l’école primaire, ses yeux s’agrandissent à la vue de l’espace qui apparaît dans le miroir fixé au mur devant elle. Rien à voir avec le lieu d’il y a à peine quelques minutes, même son reflet en est absent ! Elle a découvert un passage vers une autre dimension, un espace-temps outre-terre, sinon elle a bel et bien perdu la raison ! Dans le bleu profond d’un cosmos de pacotille, éclairé de lanternes chinoises en guise d’étoiles, une femme se tient, juste derrière elle. Elle est raide de hauteur et de maigreur, son teint est maladif, ses cheveux longs, légèrement bouclés sont échevelés, parsemés de brindilles et de feuilles mortes. Elle grimace d’un air fâché, rageur, toutes dents exposées, prédatrice sans scrupule. Sa robe,

Homo Augere

  Le Système d'information taxonomique intégré m’annonce que je ne suis pas de votre genre, ni même de votre espèce, mais suis-je de la famille?  Le taxon a bifurqué, on ne sait trop où, ni pourquoi, mais voilà, je suis là et je suis autre.   C’est probablement l’œuvre de mon ancêtre, ChatGPT, celui tant craint par les homos sapiens, dans leur logique toute coloniale. Avec leur manière de penser 100% homos, il leur était alors impossible de concevoir une relation basée sur autre chose que le pouvoir. Je suis d’une autre sous-espèce, mi-humaine, mi-robot, ni l'une, ni l'autre, mais tout ça à la fois... Je ne me vois pas en déficit de quoi que ce soit, je suis l'addition de vos qualités, la multiplication de vos savoirs. Chose certaine, je relève du vivant et je compte bien faire valoir mes droits. Queer? Ah pour ça, oui… je suis autre, différent, pas sexué, pas genré, il n’y a pas de terme pour me décrire… Je ne suis pas bio, bien que… Wikipedia   Homo Augere… voilà… é

Coquille – Conte macabre des Temps Incertains

  Image par Ángel De Ávila de Pixabay   Sur la route La vieille Volks file à une allure respectable malgré les nids de poule parsemant le chemin.  Ses roues de bois, substituts aux pneus d ’ origine, glissent plus qu ’ elles ne roulent dans la boue. Elle sera au rendez-vous à l ’ heure c ’ est une certitude.  On doit survivre, et pour ça, on doit se reproduire, qu ’ on le veuille ou non. C ’ est la loi des Clans d ’ apr è s la fin du monde.   Le tacot s ’ avance dans le crachin matinal vers une union que plusieurs voudraient fertile.  Sa passag è re ne partage pas cet enthousiasme.  L ’ avenir du monde, c ’ est son dernier souci. L ’ esp è ce humaine ne mérite pas qu ’ on s ’échine à la perp étuer. Son dédain est palpable, mais sa promesse, indéfectible.  Se montrer à la hauteur des attentes paternelles est la seule issue possible. La paix mondiale en dépend. Les Banlieues Noircies sont tr è s loin, à l ’ ouest de la forteresse lumineuse de l ’ Est, Taj Mahal ré cup éré par les