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Messages

Affichage des messages portant l'étiquette Création

Will love for cookies

  Writever d’il y a quelques jours, avec les mot sentiment … _ Ah mais tu mélanges tout… les émotions, les sentiments, faudrait savoir de quoi on parle quand même. La bête releva sa tête, ses yeux se vissant dans ceux de son interlocuteur. On pouvait presque entendre les rouages de ses neurones tentant de comprendre la subtilité du langage humain, sans y parvenir. _Alors, ça commence par une sensation.  Tu as chaud, froid, ça te gratte, une caresse te relaxe, tu ressens la faim, quelque chose de physique, physiologique, un frisson, une vision enchanteresse ou répugnante. Tu me suis?  La grosse tête pencha de quinze degré vers la gauche, des points d’interrogation plein les pupilles, incertain du comportement à adopter…  _Ensuite, tu développes une émotion relative à cette sensation. Par rapport au chaud ou froid, tu peux ressentir une certaine frayeur, celle de ne pas pouvoir régulariser ta température corporelle, tu peux angoisser à l’idée de mourir gelé ou à celle de te liquéfier dan

L’imparfait

  Armée de son stylo rouge, l’institutrice se penche sur le travail de son meilleur élève, mais ça ne va pas. Tout est à refaire, il n’a pas compris la consigne, pas du tout.  Elle peine même à corriger cette terrible copie, les ratures et les reprises couvrent ce travail bâclé.  C’est franchement catastrophique. Mais qu’est-ce qu’il lui a pris, habituellement, Dieu est beaucoup mieux organisé, plus consciencieux. Cette chose qu’il appelle Terre est un fiasco total!  Faudra lui faire tout reprendre depuis le début!  Oui, d’accord, l’esthétique est plutôt bien, c’est joli, vu de loin, mais les hommes qu’il a crée sont définitivement trop bêtes!  Image par WikiImages de Pixabay

Trauma

TW - Abus sexuel et IVG -  Je suis partie très tôt, seule malgré l'événement qui m'attendait et malgré l'absence de l’accompagnatrice. Elle n'est jamais arrivée. Ce rendez-vous dont on fait tout un drame me laisse de glace, ce n'est rien. Il n'y a que l'aspect médical qui m'inquiétait, les risques liés à toute intervention sur le corps me tiennent loin des bistouris, m'assurant de ne jamais faire rectifier (quel mot inapproprié) mon nez ni augmenter mes seins! Alors, le retrait de cet ajout indésirable à ma personne ne me portait pas à des remises en question. Je ne voulais pas, et je n'aurais pas d'enfant à ce moment de ma vie où tout partait en cacahouète, fin du débat moral. Mais j'étais bien seule avec ça, comme je l'étais dans ma vie alors que je venais de me défaire du père présumé, un parfait imbécile et un être totalement dépourvu d'empathie. Je ne voulais ni ne veux plus avoir à faire avec lui, sous aucun prétexte.  On me

Dernière danse

Ses cheveux blancs ne la gênent pas, loin de là.  Elle les porte avec aplomb, élégance et détermination même avec la tête en bataille. Gare à celui qui osera la faire chier, il risque de se prendre une claque là et quand il s'y attendra le moins.   Pour elle, vieillir n'est pas triste ni difficile. C'est ce qui arrive quand on a bien vécu. Ou pas. Même ceux qui vivent mal y passent, alors...  Elle le vit à l'image d'une libération envers les obligations de l'âge adulte, ne plus avoir à plaire, ne plus avoir à se montrer intéressante, ne plus faire d'efforts pour ceci et cela.  Être, tout simplement.  Et c'est simplement génial!   Elle se prépare tout doucement pour la dernière danse et profite pleinement de ce temps sans contrainte.  Image par Dean Moriarty de Pixabay

Le parapluie rouge

Le thème s'incruste.. après la psychanalyse, les thérapies, les déprimes et les récits de soi...voilà que s'amène le mot « psychologue ». On y va! Elle pénètre dans la cour intérieure et marche vite sous la pluie. Pas vraiment sous la pluie, mais sous son parapluie rouge, tache coquelicot dans tout ce noir, ce gris.  Elle pense à la morosité de ses semblables, à l’absence de sourire, de joie dans les regards auquels elle sera confrontée dans un petit moment.   Dans le corridor, dans l’ascenseur, les faces longues s’enchaînent l’une après l’autre sous ses yeux las déjà, malgré l’heure matinale. Elle fait bien des efforts pour alléger l’atmosphère, susciter une réaction de cette foule blasée, en vain. Par exemple, ce parapluie rouge, maintenant refermé et gouttant sur le plancher,  contrastant violemment avec son ciré jaune canard et ses bottes de pluie noires à motifs hippie multicolores, fut choisi avec grand soin, de manière préméditée, tout à fait consciente.  Elle cherche à

Les histoires arrangées

Ma photo... Sherlock sous la neige Je tiens à le dire, haut et fort, en noir sur le blanc de la page:   J'AIME PROMENER MON CHIEN! En fait, j'adore... S'il y a une chose sur laquelle je ne ferai aucune concession, c'est sur ce fait, simple et clair...  Le reste, bof, c'est variable, on peut toujours jouer avec les temps, les lieux, les heures et les humeurs...   Je veux bien me soumettre au pacte de Lejeune , mais bon, vous savez, la mémoire... elle joue des tours et elle a le dos large!  Pas question de me montrer sous un jour glauque, terne. Il n'est pas non plus question de dévoiler les rides, les amas de peau flasque, les abus de tristesses inutiles et surtout pas les combustions colériques terrifiantes, dignes du Capitaine Haddock... Oui oui, collection de gros mots en prime, mais je n'admettrai jamais ça publiquement... Non, je ne sortirai pas d'ici sans mon rouge à lèvres!   Et l'on dira quand même que j'ai fait une œuvre autobiographi

Itinéraire fantôme

"Le réel est étroit, le possible est immense"                                                                        Lamartine J'ai ramassé mon fourbi (au figuré, bien entendu, pas question d'armes ni de quoique ce soit de soldatesque ni même de matériel ici) et j'ai décidé de partir à l'aventure.    Où ça? Je n'en ai pas la moindre idée, je vogue encore à l'aveugle sur le blanc aux plis jaunis et inquiétants d'une carte chiffonnée, très old school. Aucun repère, aucune idée de ce qui m'attend au bout de cette feuille sale trouvée entre les pages d'un livre de la bibliothèque publique. Je trace la route à mesure que j'avance, rouge, bleu, noir, selon des frontières imaginaires traversées sans y penser, sans être inquiétée. J'ai bien demandé un globe terrestre, pour aller à l'aventure sans trop me mouiller. Il n'est jamais arrivé, alors j'invente des routes, des canyons, des vallées et des rivières.  Je me dis que c&#

Les grands récits

Raconte moi l’histoire. L’histoire d’avant la fin. Quand il y avait les dieux et la mer, les orages et le soleil levant. Raconte comme c’était beau le monde, avec sa verdure, le bleu du ciel, les fleurs de toutes les couleurs. Ah oui, tu peux ajouter une petite clôture blanche et un chien de berger dans le lointain Allez, raconte. Non, les guerres de tribu, ne m’en parle pas.  Les têtes coupées, les scalps trophés, les prisonniers torturés par des enfants au coeur de pierre, esclavagés au service des plus riches….oublions ça! Les guerres de religions? Les conquêtes européennes? Non… Les petites mains, les ouvriers des chemins de fer, les estropiés de l’industrialisation, les petites couturières écrasées par le poids de la mode? non, non….L’explosion, les ténèbres sans espoir, les plaies, les brûlures, le mal qui ne cesse jamais de se mettre en valeur, non, n’en parle pas!  Concentrons-nous sur le beau, l’illusoire, le temporaire, concentrons-nous sur la beauté du monde, ce grand récit

Tout ce qui brille

 Ça file, se faufile, ruisseau brillant, vent d’hiver. Non, on ne l’attrapera pas, il va trop vite, toujours devant, sans jamais se retourner, pas de regret, pas de soucis. Il échappe à tous, seuls les vrais filous l’enchaînent. Il court, il vole, on peut à peine le toucher, se laisse parfois prendre au jeu mais disparaît sitôt en quelques minutes, quelques jours. La loi du commerce oblige à de tels écarts et il en abuse… Avec la hausse constante du prix de tout, l’argent se fait mercure, se condense, se détend, s’étire par besoin, se contracte par défaut. On le dit parfois voleur, c’est qu’il fluctue à une vitesse inconcevable, riche hier, à la rue demain. Vif-argent. Ou argent tout simplement.   Statuette de bronze, Mercure -   IIe-IIIe siècle de notre ère, Gäubodenmuseum : trésor romain de Straubing. Illustration de Wolfgang Sauber  World History 

Sortez vos pièces d’identité

 Qui suis-je?  Un lieu de naissance, un continent, une ville, une rue. Une sexe, un genre, fille garçon, un peu, beaucoup à la folie ou pas du tout. Une blonde, un roux, gaucher ambidextre, petit ou très grande.  Qui suis-je? Déprimé, exalté, embourbée, patiente et débonnaire, colérique, hystérique ou catholique, bouddhiste et pourquoi pas bipolaire. Qui suis-je? Parent, ami, employée de librairie, alcoolique ou fumeuse, pimbêche ou mister cool, blanche, noire, rose et bulgare, party pooper, fille de joie, artiste et rabat-joie, francophone, muet aux yeux noirs et bleu. L’identité, ça tient à quoi? Sûrement à l’étiquette qui colle le plus longtemps. Image by No-longer-here from Pixabay

Grandes émotions

Leandro DeCarvalho Le fourmillement monte, vibrant, tout le long de l’épine dorsale. Frémissements de gorge serrée, yeux mouillés. la voix se casse, tremblée, jusqu’à se taire sur une immense inspiration. Tu n’y crois pas. Impossible! Chair de poule sur les bras, poings serrés. La joie? La peine? La peur? En colère peut-être? C’est sans importance. Enfin, tu ressens quelque chose…  Enfin, la chape de plomb mentale qui te couvre depuis des années se fissure et t’accorde d’être pour une fois, un simple humain. Tu y as mis le temps, et ça a porté fruit. Maintenant, souffre…

Le Partage

  Tu te donnes Dès le début, c’est ton corps, devenu matière créatrice, pâte à sculpter l’autre,  Corps devenu tanière, grotte, atelier du peintre dans le noir Travail aveugle dans cet espace intérieur calfeutré,  petite chose lovée au plus secret, au plus profond dont tu n’as aucune idée Petite crevette, insecte suceur, se nourrissant de ta chair et ton sang Et ça perdure longtemps Quand tu lui donnes cette partie de toi Et ça te déchire pour mieux vivre respirer au grand air Afin que le monde entier témoigne de ton oeuvre grandiose, la vie Celle dont on ne fait plus aucun cas Dont tu n’es pas si certaine de vouloir te charger  C’est un partage de soi à sens unique tu la nourris à ton corps même encore pour longtemps, cette vie Si tu y crois, si tu as ce temps  Siphons sur des mamelles finalement asexuées, nourricières simplement Comme il se doit C’est de ton corps en partage dont il est question Territoire colonisé désormais à jamais, ou du moins pour longtemps assujeti aux besoins d