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Writever avril - Vais-je tenir et créer une histoire complète en un mois?

Mais quel pari fou je fais ici! Alors que je n'arrive même pas à tenir un mois entier, je m’apprête à écrire une histoire complète avec ces mots proposés, histoire qui se dévoilera jour après jour, à l'image d'un feuilleton, sans les péripéties feuilletonnesques habituelles parce que je ne maîtrise absolument pas l'art du cliffhanger... mais on essaie, on verra bien où ça ira!  Si tout va bien, il ne restera qu'à trouver un titre et voilà, à la publication ! On a le droit de rêver!

Au pire, ça se terminera en queue de poisson, voilà, c'est dit...


Et sans plus attendre, sur la thématique d'avril qui est on ne peut plus temporelle, commençons...


 

 

Elle prenait son temps, plaçait toutes ses petites trouvailles sur la table, en ordre, bien séparées. Elle les ajouterait à son catalogue de choses inutiles dans quelques semaines, une fois les petites pierres bien lavées, brossées de toutes les poussières et autres résidus de l'hiver, une fois les feuilles et fleurs ayant survécus aux gels multiples, bien aplaties dans un vieux Larousse 1985, une fois les petits bouts de métal et de verre colorés, non identifiables, rangés dans des sachets de plastique, par date, couleur, grosseur, poids parfois. 

Il y avait, aujourd'hui, des trucs inhabituels, de ceux qu'on ne trouve pas souvent mais toujours et seulement au printemps: quelques ossements, une colonne vertébrale entière ayant appartenue à un animal de grosseur moyenne, mais aussi une aile de moineau, trouvée seule, détachée du corps, pièce isolée de cette magnifique petite mécanique volante, arrêtée dans son mouvement, comme une horloge cessant sa course devant le temps et déclarant forfait, time out, c'est ici que je m'arrête. Les douces plumes perdaient lentement leur couleurs avec le passage des heures, devenant petit à petit plus grises que marron, le sang séché là où la chair avait cédé changeant aussi de teinte, ce rouge vif devenant pourpre, mat, toute vie extraite de ce qui avait été pourtant si agile. 

Son rituel mensuel accompli, elle se prépara une tasse de thé, s'installa dans son fauteuil préféré et savoura ce moment dédié à elle seule. Ses pensées voguèrent vers les usages qu'elle comptait faire de ces trouvailles, les talismans et fétiches qu'elle saura créer à partir de ces petits rien. Elle en fera des "tout", un à la fois. Ces rebus sociaux deviendront grâce à elle, des objets de culte et de prière, ils reprendront ce sens dont on les a privé en les rejetant de la sorte.

 

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