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Messages

Écriture créative - proposition 251 - L’arbre à poèmes

Un peu tard mais tout de même présent, voici mon Arbre à poèmes  «  A la manière du poète écrivain Abdellatif Laâbi , il vous est demandé de dresser dans une liste, un inventaire de vos projets, vos désirs les plus fous ou les plus étranges, le regard que vous portez sur le monde autour de vous. Comme lui, faites appel à votre fantaisie mais aussi à vos blessures, à vos regrets, etc… » Je n’ai pas pu m’en tenir à cette consigne, les événements en rapport avec l’espoir n’ont été que décevants, horrifiants… et la poésie n’est pas que légère, alors voilà, ce poème ici est le reflet de cela.  Inspiré d’événements récents, des immigrants noyés dans notre grand fleuve, une première, je crois.  J’ai été, comme plusieurs, bouleversée. Un arbre à poèmes Un tronc éphémère branchu de bras mous Tranquilles effluves du fleuve laurentien au loin Souffrant le froid, soufflant l’âme Pétrie de loin par des doigts efflanqués Poèmes de vie Instinct de mort Froidure permanente d’un noeud coulant  pour tou

Je travaille... dans l'ombre et dans la lumière enfin!

 Naturellement, ici, il ne se passe rien.  La création est au niveau zéro quoique, non, en fait, elle se fait autrement.  J'apprends, je touche à de nouveau média, j'essaie des trucs qui me rendent dingue quand je ne comprends pas, mais je m'amuse! J'ai récemment produit, pour un cours, un petit balado sur Les Lettres de la Marquise de Sévigné. Ce fut une grande aventure, un apprentissage un peu difficile, mais j'ai obtenu un résultat donc je suis très fière!  À vous de juger! Du mot à la lettre | RSS.com J'ai, en cours, un travail sur Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo, dans lequel je tente de démontrer que l'usage de la forme du  Journal intime et la voix au " Je " font partis d'une mise en scène pour toucher le lecteur plus efficacement que par le simple roman ou réquisitoire et une narration externe omnisciente.  Je voudrais aussi rattacher à ça l'hypothèse que ce document n'est pas venu tout seul à Hugo, mais qu&
Proposition 249 : logorallye Pour cette 249ème proposition, je vous invite à créer un texte de longueur libre incluant tous les mots suivants, dans l’ordre ou le désordre, verbes conjugués ou non, nom commun au singulier ou pluriel, féminin ou masculin : Savourer / fainéant / vestige / médiocrité / kaléidoscope / effeuiller / perron / jardiner / renfrogné / clochette Grandir Pour effeuiller la marguerite, elle a jardiné tout l’été.  — Il m’aime, il ne m’aime pas, il m’aime un peu beaucoup passionnément à la folie - kaléidoscope des émois d’une sensualité naissante.  L’enfance fuit. Un air renfrogné occupe la place du sourire ensoleillé d’avant, d’avant le temps passé. Les hormones, trop puissante pour qu’une volonté devenue fainéante les affronte, savourent une victoire certaine. L’opposant est K.O. par défaut, médiocrité adolescente oblige.  Sur le perron , une clochette tinte soudain, annonciatrice d’un changement d’air. Un éclat de rire cristallin, vestige

Le Nouveau Monde

Retour sur ce blogue, quatre plus tard. Pandémie, études, désintérêt... mais enfin, me revoilà avec des projets d'écriture. Voici donc ma participation à l'atelier d'écriture Écriture créative à la proposition no 247, Uchronie. Une uchronie, c'est un récit fictif inventé à partir d'un événement historique. J'ai choisi le moment où Colomb est parti à la recherche du Nouveau Monde et où ça n'a pas été comme prévu... Il n’y est pas arrivé. Les trois navires ne sont jamais revenus. Ils ont disparu aux confins du monde. C’est donc vrai, la terre est plate. Les bateaux seront passés par-dessus bord ! Santa Maria, partie au loin, vers un ailleurs impossible, n’a jamais été revue. La Nina et la Pinta sont revenues, avec à leur bord, un équipage fou, reparti aussi vite pour tenter de retrouver la toute belle Maria. Elles aussi sont désormais disparues, fantômes errants dans les mers lointaines. Les marins espagnols ne cessent de raconter des histoires de mons

Se refaire un portrait

Courts textes de mise en situation écrits au Musée des Beau-Arts de Montréal, d'après les suggestions de Johanne Jarry dans le cadre de l' Atelier du temps du 6 octobre 2019.  J'ai adoré cet atelier et compte bien poursuivre mon expérience. Me composer en tant que paysage                 Dénudée, je gis là, offert à tous. L’étendue sablonneuse couvre tout ce que l’eau laisse voir. Pas d’arbre en vue. Tachée d’indigo et d’ocre, je tressaute, venteuse. Je tente tant bien que mal de rassembler ces nuages rosâtres en un ensemble cohérent, menaçant, tempête oblige. Je les colore donc, de soufre et de charbon, de foudre et de statique. Les vagues me bercent, j’exagère la cadence, la force en tournoiement. Je gicle dans l’air humide et chaud. Ça souffle en moi, ça crache — le vent, l’ouragan, la colère, sans pitié comme sans répit. Face voilée d’ombre, je me cache dans la nuit pour mieux frapper les esprits. Demain,

Pina Colada !

— J'ai tout vu... tout vu! Ils sont tous tout nu ! Bravo! — Mais où ça, tu dis ? — Mais à la maison, là, tout droit, va, va !! Tu y vas ou pas ? — Où ça, dis-moi ? — Mais à la maison, moribond! Pas au palais royal, y a pas d’amis, là-bas...! — Oui, oui... mais là aussi... À Cuba, tous tout nu, parfois… — Oui, Cuba parfois mais pas aujourd’hui ! Là-bas au fond, tu vois ? Au fond du cabanon du jardin pas cubain. Là où son bikini Prada à pois lapis-lazulis mini mini à l’air tout riquiqui sur un tapis sans rapport aucun aux gris-gris d’Africains du Nord ou du Sud, un choix par droit à la colonisation bidon franchouillant, y a tout ici. — Futur trauma, tu crois? — Vois-tu là non plus, aucun souci. On vivra alors la transsubstantiation par la prostitution à califourchon, galvanisant au fluor d’antan, mâchant nos provisions dans l’autosatisfaction, coït-coït. Sinon, tu sais, qui vivra aussi mourra, y a ça. — Y aura-t-il aussi la tradition multifonction du gourmand dans

Le beurre de peanut, drame en un acte et demi, inachevé

—Ah non, y a pu de beurre de peanut! —Comment ça, pu de beurre de peanut?   J’en ai acheté un pot géant samedi passé!   Je peux pas croire qu’y est déjà vide!   —Bin, y est pas là!! —Belle gang de cochons, j’en reviens pas!   C’est la même histoire depuis deux-trois semaines!   Aussitôt acheté, aussitôt vidé! Vous faites quoi avec le beurre de peanut, vous vous en crémez le corps au complet?   Je vois même pas les pots vides! La chaise de cuisine manque de s’écraser sous le découragement de la pauvre mère. Les portes d’armoires claquent à la volée sous les assauts répétés d’un adolescent au regard égaré de celui qui n’a rien mangé depuis des jours.   Malgré ses efforts, le même drame se rejoue sans fin : Y a pu de beurre de peanut! Dans le couloir ensoleillé, un petit bonhomme d’à peine six ans tend l’oreille, l’air inquiet.   Sa frimousse aux joues rebondies luit de saleté poisseuse. Ses pieds le mènent, mine de rien, vers la porte, les bras croisés sur un gros pot de be