Tautologie = Vérité évidente
Et c’est ici, ainsi, que ça commence
Dehors dedans devant l’écran
La pluie mouille, l’air se respire
Le lait tourne dans la casserole, les oiseaux volent à rebrousse-poil
Le lait tourne dans la casserole, les oiseaux volent à rebrousse-poil
Je reste scotchée à mon siège, l’âge aidant
Hypnotisée, pétrifiée
Ma vie vibre à l’unisson des existences fauchées sous mes yeux
Dans le calme plat de mon bureau
Les nouvelles à tue tête, impossible d’ignorer, ni de faire comme si
Tout va bien, allez viens, on va danser
Le sang gicle, les larmes coulent
Un vieux succès tonitruant “j’ai vu la mort se marrer
Et ramasser ceux qui restaient1”
Alarme d’incendie, catastrophe annoncée
Le monde se ferme, s’engouffre dans un vide sidéral
Trou noir exceptionnel crachant la suie de l’histoire
malgré sa répétitive tendance
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Photo by Levi Meir Clancy on Unsplash |
Souffle du vent propulsé par l’horreur
Les poils de mes bras hérissés en permanence
Choqués, tétanisés
Horripilateurs poussés dans leur retranchement
Comment faire autrement?
Oublieuse du temps perdu passé présent à regarder les autres vivrent
En mourrant tous en file d’attente, un sac plastique à la main
Pour les cendres ou les oranges
Prenez un numéro
Chaleur subite soufflant l’haleine froide de la mort
Tout ça sur écran pas même géant, temps réel virtualisé
J’ai vu le sang et la fumée, entendu les pleurs sans fin
En différé, en retard, trop tard
c’était fini, il ne restait plus âme qui vive depuis longtemps
Et nous ne pouvons pas même nous voiler la face d’ignorance
Devant l’écran
1 Niagara, ”J’ai vu “, Album Religion, 1990.
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