C'est certain que ça demeure une ébauche, quelque chose à peut-être étoffer, explorer, exploiter. Mais pour le moment, ce n'est que ça, un embryon d'histoire. Une histoire triste en plus mais qui pourrait se développer en quelque chose de plus lumineux, si jamais l'idée me prenait d'y travailler sérieusement. Mais c'est toujours ça le problème, hein? Comment faire pour me discipliner les intérêts multiples et oser me concentrer uniquement sur un projet à long terme? Surtout qu'encore maintenant, toute mon énergie porte sur ma remise en forme et le retour à mon poids de fumeuse... quelques 5-6 livres de plus à me défaire. C'est fou ce que bouger peut demander d'organisation quand on ne travaille pas et qu'on a pas la fibre sportive développée... Mais petit à petit, j'y arrive.. à faire plus que juste marcher dans ma journée. Il y a trois mois, marcher une heure me laissait sur le carreau pour toute la journée, aujourd'hui, je réussis à incorporer mille autres activités à ma marche quotidienne. Je souhaite inclure l'écriture de manière routinière, sinon journalière à mes occupations. Ça va me demander de m'en tenir à un horaire, pis j'aime pas trop: une heure de ci, une heure de ça pis dépasse pas parce que la journée est sur le cul, c'est pas le fun.
Bon, je me tais et je laisse ici ma petite nouvelle toute feluette. Je me fais penser à Gilbert Cesbron et Chien perdu sans collier des fois, mais avec la religion en moins, tellement je pars sur des thèmes pathétiques. Ça doit être mon sens moral hyper développé et surtout hyperactif depuis les événements américains récents, qui se fait entendre... En tout cas.. les critiques bienveillantes sont les bienvenues, toujours ;-)
Ludovic du fond de la ruelle
![]() |
Photo: Pixabay, user Doodleroy |
Une
fine pluie froide tombe sur l’asphalte gris de la ruelle. La même pluie qui tombait le dernier jour où
il s’était senti heureux. Ce jour-là,
Ludovic était allé avec son père et sa mère faire des achats pour son entrée au
secondaire. Ça lui semble si loin, au
moins 100 ans déjà!
Ludovic
se sent très seul. Il n’a pas revu son
père depuis ce jour et sa mère est toujours trop occupée avec son nouveau chum. Ce qu’il aimerait, en cet instant, avoir
quelqu’un, quelque chose à qui se confier…
Il s’arrête
un moment et se penche pour rattacher son lacet de soulier. Il entend une plainte provenant de sous un balcon
tout près, si faible qu’il doute de son ouïe.
En s’avançant un peu plus loin sous le balcon, il voit, tout au fond,
une minuscule boule de poil rousse détrempée qui cherche vainement à disparaitre
dans le sol.
Ludovic
n’hésite pas, il rampe plus loin dans la boue, il tend les bras et prend
doucement le chaton entre ses paumes. — Quelle
petite bête vulnérable! Je vais le
ramener avec moi, se dit-il. Personne n’en
saura rien, ils ne me voient même pas!
Au
creux de ses mains, le chaton s’est blotti et émet une vibration à peine
perceptible. Ludovic approche ses mains
de son visage. Du bout des lèvres, il embrasse
le petit chat sur la tête.
Son cœur
se serre et les larmes lui montent aux yeux.
Sa propre solitude lui pèse. Il
aurait tant besoin que quelqu’un se penche sur lui et le serre dans ses bras!
Un
garçon aux cheveux détrempés, aux vêtements tachés de boue, à genoux sur l’asphalte
mouillé, pleurant sa propre vulnérabilité tout en serrant contre sa joue un
chaton nouveau-né, abandonné.
Dans
le brouillard qui s’étale maintenant sur la ruelle, un homme tirant une valise
s’avance vers le garçon. Il s’arrête à
quelques pas, hésitant, ému. Il tend les
bras vers Ludovic qui s’y blotti, comme le chaton dans ses mains.
— Je suis là mon homme, je suis là,
murmure le nouveau venu. On s’en va
ensemble, tous les trois, dès maintenant.
![]() |
Photo: Pixabay, user Quangpraha |
Commentaires
Publier un commentaire