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Roi de rien

Writever Mars 2024  La nuit tombe très vite, d’un seul coup, comme on jete au sol une charge trop lourde. Les rideaux sont tirés sur l’obscurité étoilée des fenêtres et les enfants, déjà en pyjama, rangent leurs jouets. Seul le château de cartes reste sur la petite table de la salle de jeu. Le père et le fils ont mis si longtemps à réussir cet exercice de dextérité et d’équilibre qu’ils veulent maintenant en tester la longévité. Le roi de coeur, coiffant la fragile construction, sera-t’il encore debout sur le toit de sa demeure, au matin?  Tous vont au lit, riant, blaguant,  — Je te parie une tartine au chocolat que le chateau sera en ruine à notre réveil! — Ah mais non, nous avons pris toutes les précautions possibles! Il est bien solide, ce château! — Bof, s’il s’écroule, vous le reconstruirez encore mieux, c’est tout, décrète la maman. Alors que toute la famille dort bien tranquille, une grande agitation prend place au château. La carte principale, le roi de coeur, émet le souhait d

Ils sont gentils, les gens….. oui oui, je te dis…

 Et voilà, je suis sortie de mon antre, j’ai mis le nez hors de mon trou, histoire de socialiser! Parce que, parait-il, selon ce que nous a rapporté le nouveau venu tout roux tout doux, la socialisation est le remède à tous nos états d’âme douteux, nos prises de tête douloureuses et que je souffre un petit peu, nostalgie du temps où je disais bonjour quarante mille fois par jour et qu’on me tapotait la tête gentiment. Je dois essayer de me mêler aux vivants, ma vie n’en sera que moins terne.  Mais, ça ne fonctionne pas. Je suis assise sur cette grosse pierre depuis une bonne heure. Une douzaine de marcheurs sinon plus, sont passés devant moi, et tous m’ont ignoré totalement.  Certains même se détournent afin de ne pas croiser mon regard en quête de quelque miettes de chaleur humaine. C’est d’un déprimant!  J’ai faim, j’ai froid, il n’y a nulle part rien qui m’appartienne et je n’ai nulle part où aller autre que ce fond de ruelle noire, humide et boueuse d’où je suis venue…. Quoi? Pas m

Poils au nez

 Tournée, relevée, tordue, en guidon, discrète ou de morse, en brosse a dents, en crayon et en pinceau, pyramidale ou impériale, classique ou fer à cheval, cet attribut facial se conjugue à tous les temps et ce à toutes les époques. Parfois accompagnée de son pendant naturel, la barbe, elles font ensemble un duo dont le possesseur tire une fierté incompréhensible pour l’imberbe que je suis.   Mais ça plaît, cet amas de peluche où s’incruste les vestiges du repas, les odeurs de rots, les bouloches de papier mouchoir…. Vous aurez compris que ça ne me plaît pas à moi… pas du tout même.   À mes yeux, la seule moustache digne d’exister est celle composée de vibrisses, ces longs et raides poils de chaque coté du museau félin. Au moins, celle-là, elle est utile et mâles et femelles peuvent la porter! Image par SamMino de Pixabay